L'incendie qui s'est déclenché le week-end dernier dans une forêt, a ravagé 12.000 hectares et causé la mort de 11 personnes. L'origine du drame : un barbecue. Un incendie qui s'est déclaré dans une forêt de la région Guadalajara à l'est de Madrid avait ravagé durant trois jours plus de 12.000 hectares et a causé la mort de 11 pompiers volontaires. Les pompiers (hommes et femmes) s'étaient retrouvés pris au piège au milieu des flammes après un changement de direction du vent. Agés de 24 à 52 ans, les soldats du feu se trouvaient au sommet d'une colline au moment de leur mort. Certains étaient au sol tandis que les quatre autres avaient pris place dans les véhicules. Leurs deux camions et trois voitures tout-terrain ont été complètement calcinés. Mardi en début de matinée, le feu été en partie maîtrisée, selon un responsable des pompiers. L'un des fronts de cet incendie, dans la localité de Cobeta, près du parc naturel Alto Tajo (Haut Tage), a été maîtrisé aux premières heures du jour mardi, a indiqué Luis Herraiz, responsable des pompiers sur place. Toutefois, un important dispositif reste à pied d'œuvre pour empêcher les redémarrages de feu sous l'effet de la chaleur du jour et du vent qui pourrait se lever et attiser les foyers résiduels, selon la même source. Une brigade de parachutistes et neuf Canadair ont été envoyés en renfort, notamment par la France. Les 150 habitants de Cobeta qui ont été évacués lundi soir par précaution vers la ville de Molina d'Aragon devraient pouvoir regagner leur foyer hier. En revanche, les pompiers continuaient toujours leur combat contre l'incendie sur deux autres fronts, à quelques kilomètres de là, près des localités de Selas et d'Ablanque. Les avions bombardiers d'eau avaient repris leur noria mardi matin. En même temps, une centaine de personnes reste mobilisée sur le terrain pour lutter contre les flammes ou aménager des chemins coupe-feu à travers la forêt. Cet incendie, le plus meurtrier enregistré en Espagne depuis 1992, a été provoqué samedi par un barbecue qui n'a pas été éteint correctement, et la police a commencé à interroger une dizaine de jeunes qui étaient présents sur le lieu d'origine de l'incendie. En effet, un groupe de touristes en excursion a reconnu mardi avoir accidentellement déclenché l'incendie, selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur. Carmen Vallejo, porte-parole du ministère de l'Intérieur pour la région de Castille et de la Manche, a précisé que ce groupe de dix personnes a déclaré à la Guardia civile que c'etait effectivement leur barbecue installé dans la réserve naturelle d'une pinède de la province de Guadalajara à l'est de Madrid qui a allumé le feu. Seule la personne ayant allumé le barbecue risque une inculpation en attentant les conclusions de l'enquête, avait ajouté Carmen Vallejo. La vague de chaleur et de sécheresse a facilité la propagation du feu. En effet, c'est la plus grave vague ayant frappé l'Espagne et la plus grave depuis les années 1940. Le feu, attisé tout le week-end par des vents puissants, s'est propagé très rapidement et quelque 500 personnes ont été évacuées de quatre villages en raison de l'incendie. Par ailleurs, plusieurs personnes avaient jugé que les mesures prises par les autorités n'ont pas facilité l'extinction de l'incendie. Parmi eux, Ester Ibanez, mère au foyer de 49 ans évacuée de Santa Maria del Espino vers le village voisin d'Alcolea de Pinar. «Les mesures prises par le gouvernement ont été insuffisantes car on nous a laissé sans protection», a affirmé Ester Ibanez dans une déclaration à l'agence Reuters. «Nous avons donné l'alerte au feu rapidement et les autorités ont mis lontemps à arriver», a-t-elle ajouté. «Nous sommes très énervés, vraiment furieux!». L'organisation écologiste Greenpeace a demandé au gouvernement de cesser d'autoriser à faire du feu dans les régions sensibles, comme les montagnes et les forêts, pendant les mois de chaleur. Le gouvernement espagnol a convoqué une réunion ministérielle d'urgence lundi. «Le front Ouest est pratiquement sous contrôle, la zone qui pose le plus de problèmes est près de la ville de Selas, dans le sud-est», a déclaré José Maria Barreda, président du gouvernement de la région autonome de Castille-la-Mancha. José Luis Samper, maire de la ville voisine de Riba de Saelices, où l'incendie a pris, a déclaré sur la radio publique qu'il avait averti un groupe de touristes des risques entraînés par les barbecues en forêt. D'après les statistiques officielles, l'Espagne subit chaque année 2.000 incendies de forêts. Dans 90% des cas, ils sont d'origine humaine. Dans la province de Zamora, toujours dans le centre, un incendie qui a ravagé 1.200 hectares a pu être contrôlé dimanche.