Au-delà de la vulnérabilité de l'économie planétaire, tous pays confondus, et des faiblesses des uns et des autres, la pandémie, toujours pas finie, a mis à nu la grande fracture entre deux mondes voire trois. Les chiffres de la vaccination en sont le meilleur indicateur. Alors que les pays développés sont quasiment en train de finaliser l'immunisation de leurs populations, des milliards d'êtres humains, des continents entiers, se retrouvent littéralement largués. Beaucoup de pays, pour ne pas dire la majorité, en Afrique mais aussi en Amérique du Sud ou encore dans une bonne partie de l'Asie, vivent encore des situations épidémiologiques critiques. L'OMS a certes mis en place, en 2020, l'opération baptisée Covax présentée comme un dispositif dont l'objectif est justement de permettre un accès équitable de tous les pays aux vaccins. Et à défaut de participer à l'opération avec du financement ou des apports en connaissance et en recherche, les pays du Sud ont contribué aux essais cliniques en acceptant que leurs citoyens fassent les cobayes pour les grands laboratoires pharmaceutiques. Et dès que les premiers vaccins ont été homologués, grâce en grande partie à ces millions de cobayes humains dans les pays du Sud, ce sont évidemment les pays développés qui ont été servis les premiers et en priorité. Pour le reste du monde, dont les pays africains, les miettes et les restes...