Les syndicats les plus représentatifs, dans le secteur de l'énergie et des mines (CDT) et au BRPM (UGTM) se sont réunis pour lancer un vaste mouvement de protestation contre le manque de dialogue avec la direction. Un vaste mouvement de grèves et de sit-in a été déclenché par les employés du Bureau de recherches et des participations minières (BRPM) affiliés à la CDT et à l'UGTM. Leur première revendication et la plus importante est sans doute celle de l'ouverture du dialogue avec la direction du BRPM. Et pour cause, selon le secrétaire général du syndicat de l'énergie et des mines de la CDT, Mohamed Bennani, "la directrice du BRPM n'a encore jamais daigné recevoir officiellement les représentants du syndicat". Les mouvements de protestation des employés (hors ingénieurs) ont commencé la semaine dernière et se poursuivront aujourd'hui et demain. Le premier sit-in a lieu le mardi 2 décembre. Quelque 300 personnes se sont réunies devant le siège du BRPM, où la directrice générale à Amina Benkhadra a son bureau. Le lendemain, une impressionnante mobilisation des forces de l'ordre s'en est suivie. Selon Mohamed Bennani, "les manifestants ont été provoqués et même menacés". Les policiers ont carrément arraché les banderoles des grévistes. Le jeudi 4 décembre, les forces de l'ordre ont été les premières à investir les lieux. "Ils ont totalement quadrillé le siège du BRPM nous interdisant tout accès", explique Bennani. Les grévistes se sont donc rendus sous une pluie battante vers un autre bâtiment pour poursuivre leur manifestation. Aujourd'hui, ils observeront une nouvelle grève et comptent manifester, encore une fois, devant le bureau de Mlle Benkhadra. Demain, ils seront rejoints par 300 autres employés, travaillant dans les neuf chantiers du BRPM, situés un peu partout au Maroc. Mohamed Bennani assure que le syndicat a envoyé une lettre ouverte à la directrice le 20 novembre dernier, soit une quinzaine de jours environ avant le débrayage. Une copie a été également adressée au Premier ministre ainsi qu'aux ministres des Finances, de l'Energie et des Mines et de l'Emploi, sans oublier les autorités locales. "Seuls ces derniers ont réagi à la lettre en dépêchant un nombre étonnant d'agents de sécurité", remarque Bennani. Parmi les revendications des grévistes, il cite également la régularisation des travailleurs titularisés en 1994 et 1996, la généralisation de la prime d'encouragement ainsi que l'activation du dossier des retraites, notamment à travers la mise en place d'un projet de caisse de retraite en instance au BRPM. Toutefois, l'ouverture du dialogue demeure la question la plus urgente. "Nous sommes ouverts au dialogue et nous voulons débattre de manière transparente autour d'une même table de la fusion de l'ONAREP et du BRPM", affirme Bennani. Et d'ajouter qu'hormis le texte de loi adopté par le Parlement, "les employés n'ont absolument aucune idée sur les modalités d'application de cette fusion, ni du sort réservé aux travailleurs". Tout en acceptant l'idée de fusion entre les deux entités, les syndicats craignent que le redressement soit effectué au détriment des intérêts des travailleurs, d'où l'intérêt du dialogue". Justement, M. Bennani estime que "le refus d'entamer les discussions est une stratégie adoptée par Belkhadra pour faire passer un certain nombre de mesures portant atteinte aux intérêts des travailleurs". Et l'autorité de tutelle dans tout cela? Mohamed Bennani affirme que le silence du ministère de l'Energie et des Mines est incompréhensible. "Il est grand temps que le ministère fasse de réelles pressions sur la direction du BRPM", poursuit-il. Et de prévenir que si la situation s'empire, "c'est l'avenir du BRPM qui sera menacé".