Les attentats à la bombe qui ont frappé le système de transports en commun de Londres ont poussé les capitales européennes à renforcer leurs mesures de sécurité. Après les attentats qui ont secoué la capitale britannique, l'heure est à la psychose. De Paris à Berlin en passant par Milan et Vienne, la crainte d'une nouvelle attaque terroriste reste omniprésente. En tête de liste des prochaines cibles, l'Italie qui fut directement menacée par des communiqués publiés sur Internet. Ces menaces ont obligé le pays a tiré la sonnette d'alarme. «Dans l'attente de notre tour», écrit en une, le quotidien italien La Stampa. La presse italienne a donné un large écho aux déclarations du président du Conseil Silvio Berlusconi dans lesquelles il reconnait que "l'Italie aussi est menacée", mais que "le terrorisme est un cancer auquel les Italiens ne cèderons pas". Plusieurs journaux ont consacré de très nombreuses pages aux attentats, soulignant que "l'alerte rouge" est décrétée en Italie. Une alerte qui s'est traduite par un vaste coup-de-filet. La police italienne a annoncé samedi l'arrestation de 142 personnes et la découverte d'explosifs. S'exprimant devant les médias, le général Antonio Girone, qui commande les carabiniers de la région lombarde a refusé de donner plus de précisions sur la quantité d'explosifs trouvée, ni de dire si certaines des arrestations effectuées étaient en rapport avec cette découverte. Cette opération, à laquelle ont participé 2.000 carabiniers, a commencé à Milan jeudi, peu après les attentats de Londres. Parmi les personnes arrêtées figurent 83 immigrants illégaux. Des procédures d'expulsion ont été engagées contre 52 d'entre eux. Cette action policière à grande échelle intervient alors que le gouvernement italien réfléchit à l'idée d'élargir les pouvoirs de la police dans la lutte contre le terrorisme. Parmi les mesures envisagées, les autorités italiennes prévoient une surveillance accrue de la communauté musulmane et la création d'une agence nationale consacrée à l'antiterrorisme qui coordonnerait les enquêtes menées dans ce domaine. À Paris, le Figaro révèle que peu de temps avant les attentats de Madrid, en mars 2004, des responsables américains assuraient déjà qu'Al-Qaïda était aux trois quarts démantelée, désorganisée. La menace, pourtant n'a jamais vacillé, estime le quotidien. De sa part, le Premier ministre Dominique de Villepin a lancé un appel à "la vigilance" et à la "détermination". Lors d'une réunion d'urgence du conseil de sécurité intérieure, Dominique de Villepin a annoncé que le plan Vigipirate passait de l'orange au rouge. «J'ai demandé au ministre de l'Intérieur et au ministre de la Défense de me faire des propositions sur les moyens de renforcer la protection des sites les plus vulnérables », a-t-il déclaré. Même inquiétude en Allemagne, où plusieurs journaux estiment que les attentats de Londres visaient les pays non-musulmans en général, bien au-delà de la Grande-Bretagne, engagée aux côtés des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Ainsi, les chemins de fer allemand ont renforcé les mesures de sécurité. Un personnel de surveillance supplémentaire fut déployé dans le métro de Berlin. La mairie de la capitale a tenu une réunion de crise pour envisager d'autres mesures. Des mesures similaires ont été déployées en Pologne où la police a déclaré avoir renforcé la surveillance dans les gares ferroviaires et routières, bien qu'aucune menace particulière n'ait été reçue. Aux Pays-Bas, le Premier ministre Jan Peter Balkenende a déclaré que les contrôles aux frontières avaient été renforcés, de même que les mesures de sécurité autour des bâtiments abritant des intérêts britanniques. En Espagne, les forces de sécurité ont été placées en état d'alerte sur ordre du président du gouvernement, Jose Luis Zapatero. «J'ai donné l'ordre au ministre de l'Intérieur d'activer tous les systèmes d'alerte et de prévention », a dit Zapatero. En Grande-Bretagne, plus de 20.000 personnes furent évacuées à Birmingham, suite à une énième alerte à la bombe. Plusieurs quartiers de Birmingham, la deuxième ville du pays, au centre de l'Angleterre, ont été évacués dans la nuit de samedi à dimanche, après que la police locale ait reçu des informations sur une "menace crédible et sérieuse". Suite aux attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, celles du 11 mars à Madrid et ces dernières attaques qui ont ébranlé l'Angleterre, nul ne peut prétendre être à l'abri du spectre d'Al-Qaïda. Aujourd'hui, l'Europe entière se sent plus que jamais menacée par un terrorisme qui ne cesse de monter en puissance et en atrocité.