Oujda se prépare à accueillir le 1er Festival du film maghrébin. Pour cette première, prévue du 18 au 23 juillet 2005, trois pays se disputeront la timbale : le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. La Libye et la Mauritanie, eux, ne seront pas en reste. Avec la création du Festival du film maghrébin d'Oujda, le Maroc aura conquis un nouveau territoire du monde cinématographique. Si le Festival de Khouribga représente la dimension africaine du 7ème Art, celui de Tétouan, sa dimension méditerranéenne, Marrakech, à plus grande échelle, le cinéma mondial, le festival qui vient d'être créé ambitionne de couvrir la région maghrébine. La capitale de l'Oriental qui, par la création de ce festival, comble une grande faille, entend rendre justice à un cinéma maghrébin qui s'est remarquablement développé ces dernières années mais qui n'a pas eu l'intérêt qu'il mérite. Le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, têtes de pont du cinéma maghrébin, ont été sélectionnés pour disputer cinq prix : Grand Prix de la ville d'Oujda (50.000, 00 dhs), Prix spécial du Jury (30.000, 00 dhs), Prix de la Réalisation (30. 000, 00 dhs), Prix d'Interprétation féminine (15.000, 00 dhs) et Prix d'Interprétation masculine (15. 000, 00 dhs). Le jury de cette première compétition, présidé par l'actrice égyptienne Youssra, sera constitué de Fatéma Loukili (scénariste, Maroc), Mohamed Cherif (réalisateur, Libye), Mohamed Chouikh (réalisateur, Algérie) et Fouzi Tabet (ingénieur de son, Tunisie). Excepté la Mauritanie, tous les pays maghrébins seront représentés à ce jury. En dehors de la compétition, une rétrospective sera consacrée au cinéma libyen et mauritanien. L'occasion de découvrir les filmographies de deux pays maghrébins qui n'ont certes pas le même éclat que celui du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, mais qui trouveront à Oujda une motivation et un grand public de cinéphiles. Dans la rubrique «Projections en parallèle », un hommage à d'illustres cinéastes des cinq pays du Maghreb est prévu. Hors des pays du Maghreb, le 1er Festival du film maghrébin d'Oujda mettra à l'honneur le cinéma espagnol. Trois films de notre voisin du Nord seront projetés, un geste qui porte en soi une reconnaissance d'un cinéma espagnol qui décolle à vue d'œil. En ce qui concerne les lieux de projection, elles auront lieu dans différents endroits éloignés d'Oujda : cinéma le Paris, salle Fox, salle le Colisée, le Centre régional d'investissement, l'Annexe de la wilaya d'Oujda, le Parc Lalla Aïcha et Dar Sebti. Parallèlement à ces projections, le festival prévoit des conférences-débats, des projections et autres activités autour du 7ème Art. La création du Festival du Film du Maghreb permettra à Oujda, d'une part, de sortir de son isolement, et au film maghrébin de trouver l'occasion de se montrer. Ce festival, qui promet d'offrir une visibilité aux films maghrébins, intervient au bon moment, puisque sa création s'inscrit dans la belle dynamique que connaît un secteur, s'effectuant certes à vitesses différentes, mais qui s'affirme de plus en plus à l'échelle arabe, africaine, méditerranéenne et internationale. L'obstacle majeur auquel ce cinéma reste confronté se situe au niveau de la distribution, «encore monopolisée par tous genres de films sauf ceux de leurs pays », font remarquer les initiateurs de ce festival.