Les premières Assises de la pêche se tiennent à l'heure où le ministère de tutelle dirigé par Mohand Laenser tente de mettre en place un plan d'aménagement pour la faune pélagique. Problèmes de fond. Les premières Assises de la pêche démarrent aujourd'hui à Casablanca, sous le thème «Pêche responsable pour un développement durable». Un thème d'actualité à l'heure où le ministère de l'Agriculture et des Pêches maritimes prépare le très attendu plan de pêcherie pour la sardine et d'une manière générale, la faune pélagique. Cette réorganisation en vue ne concerne pas seulement les armateurs, mais aussi et surtout les fariniers, souvent pointés du doigt dans le débat sur la valorisation des produits de la mer. La journée sera inaugurée par le Premier ministre, Driss Jettou, qui sera accompagné du ministre de l'Agriculture et des Pêches maritimes, Mohand Laenser. De nombreuses personnalités nationales et étrangères seront présentes aux côtés des Chambres maritimes et associations du secteur. En tout, les organisateurs attendent 500 personnes, directement concernées par le secteur. Pourtant malgré le caractère quasi officiel de l'initiative, la présidente de la la Fédération des industries de la mer, Khadija Doukali, organisatrice de l'événement, refuse de parler d'Assises nationales de pêche. «Ce sont les Assises de la Fédération de l'industrie de pêche, organisées pour promouvoir la concertation entre le secteur privé et le public ainsi qu'avec les partenaires étrangers», explique-t-elle. Le caractère international de la rencontre trouve sa justification dans la présence d'experts internationaux, de l'Union européenne notamment et d'une délégation venue de la Mauritanie. Parmi les objectifs de ces Assises, l'accompagnement du secteur de la pêche pour faire face à la raréfaction du poisson, aux changements climatiques et rattraper le gap technologique dont accuse la filière “pêche”. Mis à rude épreuve par une concurrence internationale de plus en plus forte, les professionnels sont contraints à évoluer vers la normalisation et la mise en place de solution garantissant une meilleure productivité. Autant de mutations qui passent par des solutions financières et des lignes de crédit actuellement inexistantes. Ces Assises, premières du genre, se veulent donc un espace de débat entre décideurs et acteurs pour établir une stratégie commune. Sont concernés les armateurs, les industriels, les experts, les banques, les assurances, etc. En fait, tous les intervenants dans le parcours du poisson, depuis l'engin de pêche jusqu'à l'assiette du consommateur. Des réponses concrètes sont ainsi attendues sur la mise à niveau, les plans d'aménagement, la raréfaction de la ressource, la recherche scientifique… Outre les exposés d'experts nationaux et internationaux prévus dans la matinée, l'après-midi sera consacrée à deux tables rondes dont l'une traite la nécessité des plans d'aménagement et l'importance de la recherche scientifique. L'autre thème concerne la mise à niveau du secteur de la pêche. Pour rappel, l'activité emploie plus de 400 000 personnes et génère 16% des exportations du Royaume. Ces premières Assises de la pêche aboutiront sans doute sur des objectifs plus spécifiques, en contribuant à la mise en place des plans de reconstitution de la ressource, des simulations de gestion de stocks pour la pérennité du secteur. D'où d'ailleurs la thématique choisie, «le développement durable». Un concept qui, pour se mettre en place, a besoin d'une véritable mutation, de la pêche d'extraction longtemps en vigueur à une activité industrielle. Les recommandations finales à l'issue de la rencontre refléteront sans doute les attentes de tout un secteur.