Le secteur de la pêche a tenu ses premières Assises dans un climat marqué par le désordre qui y règne, la raréfaction des ressources halieutiques et la concurrence exacerbée sur les marchés internationaux. Le but de cette rencontre, qui sest tenue le 14 juin, était de débattre des préoccupations actuelles du secteur, mais surtout dy apporter les réponses adéquates. Tenues sous le thème «Pêche responsable pour un développement durable», les premières Assises de la pêche, organisées conjointement par la Fédération des Industries de la mer (FIM) et la CGEM, marquent un premier pas dans le long chemin de mise à niveau dans lequel tous les intervenants doivent désormais sinscrire. Lenjeu est de taille puisque le secteur de la pêche représente sur la balance commerciale un volume moyen de 9,5 milliards de DH, soit près de 16 % de la valeur totale des exportations et 55 % des exportations agroalimentaires. La production dun million de tonnes représente à elle seule, 6 milliards de DH. Ajoutons à cela que cest un secteur qui assume 400.000 emplois directs et indirects. Place à laction Malgré limportance de ce secteur, il demeure très mal organisé, irrationnellement surexploité et sensiblement en décalage par rapport aux évolutions du marché mondial. La situation étant insupportable, le temps était à la réaction. Et cest en concertation avec lensemble des professionnels et des partenaires que la FIM a organisé ces Assises pour débattre et mener une réflexion sur la réorganisation du secteur, la mise en place dun plan de gestion rationnelle de la pêche et les actions à entreprendre pour inscrire le secteur dans une logique dexploitation responsable et de développement durable. Autrement dit, il est urgent dinstaurer des plans daménagement pour gérer convenablement la ressource. Le ministre de lAgriculture, du développement rurale et des pêches maritimes, Mohand Laenser, a dailleurs insisté sur la pérennisation des ressources halieutiques comme étant la principale priorité pour le secteur. «En effet, si lon devait choisir entre les gains économiques à court terme et la conservation à long terme, la conservation doit impérativement lemporter», a-t-il souligné. A côté de la rareté des ressources, il faut renforcer le contrôle et la surveillance. Bien évidemment, ces premières Assises sont également loccasion de se pencher sur des objectifs plus spécifiques, notamment le développement de la recherche scientifique, en adoptant des mesures permettant le développement technique et humain du secteur, sans oublier la sensibilisation des opérateurs sur le passage nécessaire dune pêche dextraction à une phase dindustrialisation de la filière. Tout ceci implique une approche participative de tous les intervenants du secteur dans le cadre dune action globale. Cest ainsi que les recommandations et les conclusions attendues à lissue de cette rencontre seront formulées et communiquées au Premier ministre dans le cadre de lélaboration dun contrat-programme permettant de donner de la visibilité à ce secteur.