Dans un contexte international marqué par un accroissement sur les pêcheries et la restriction d'accès aux zones de pêche, la problématique future des ressources halieutiques se pose avec acuité. Les premières Assises de la pêche, organisées mardi dernier, se sont penchées, entre autres, sur la mise à niveau en vue d'inscrire le secteur dans une logique d'exploitation responsable et de développement durable. Les premières Assises de la pêche, organisées mardi dernier par la Fédération des Industries de la Mer en concertation avec l'ensemble des professionnels, ont été un moment fort pour les opérateurs pour débattre des difficultés qui pèsent sur le secteur comme une épée de Damoclès et réfléchir sur les mesures adéquates à mettre en place afin de permettre au secteur de jouer le rôle qui lui est dévolu. Voici les budgets, attendons les résultats Dans un contexte de plus en plus mondialisé et caractérisé par un démantèlement des barrières tarifaires au profit de normes de qualité plus contraignantes, entre une réduction des ressources halieutiques au niveau international et la nécessité de préserver lesdites ressources , les enjeux sont de taille pour une économie comme la nôtre. Par ailleurs, force est de constater que les secteurs de la pêche sont considérés comme les grappes les plus porteuses; d'où la nécessité de s'aligner sur les standards internationaux. Face à de tels défis, l'Office National de la Pêche (ONP) n'a pas failli à sa mission. Comme l'a expliqué Majid El Gayeb, directeur général de l'ONP. «L'Office s'est fixé comme objectifs une production de 1,7 M tonnes, une consommation domestique de 16 kg/habitant/an, une augmentation du chiffre d'affaires à l'export de 50%...», a-t-il souligné En vue de réaliser ces objectifs, l'ONP a mis en place un plan quinquennal 2005-2009 en vue de contourner les zones d'ombre qui subsistent, y compris l'accès au crédit pour les armateurs. Le programme de mise à niveau a coûté 780 MDH et a touché différents aspects de la flotte jusqu'au système d'information. Un fonds de garantie de 200 MDH a été également mis en place par l'ONP qui couvre 50% du montant du crédit et les 50% restants seront couverts par l'hypothèque maritime. Autre maillon touché par la mise à niveau, il s'agit des halles au poisson dont le montant qui leur est alloué se chiffre à 233 MDH. L'Office s'est également penché sur la pêche artisanale qui est vouée à l'abandon. Le montant qui lui a été affecté est de l'ordre de 168 MDH. Les circuits de distribution, dont l'état actuel est archaïque, ont aussi attiré l'attention des pouvoirs publics en vue de leur perfectionnement. Globalement, les investissements programmés se répartissent de la manière suivante : infrastructures de commercialisation (561 MDH), développement du secteur (168 MDH) et modernisation de l'entreprise (50 MDH). Pour Zakia Driouch, directrice des Industries de la mer au sein du ministère de l'Agriculture, «avec l'introduction de nouvelles règles de concurrence par l'accord de l'OMC, de normes techniques de plus en plus sévères, il est devenu impératif de s'inscrire dans une dynamique de modernisation afin de pouvoir consolider sa position sur le marché international». Comment y parvenir ? C'est par la création de produits à forte valeur ajoutée, l'investissement dans la recherche & développement, la création et la conception de nouveaux produits, la réduction des coûts des charges de production et l'amélioration de l'accès au marché. Par ailleurs, il s'avère indispensable de multiplier les efforts avec le privé et intégrer rapidement les nouvelles exigences. La gestion des ports a connu également un regain d'intérêt en matière de mise à niveau. Cet office s'est ainsi attelé à la rénovation des infrastructures, au nettoyage de plans d'eau et à la gestion du domaine public portuaire. A ce sujet Sghir Filali, Directeur de planification et de développement à l'ODEP, a signalé que l'Office met en place des projets lourds en matière d'infrastructures à limage de la réduction de l'encombrement du nouveau port d'Agadir pendant la période de repos biologique. Sur le plan international, la pêche n'a pas échappé à une refonte de sa politique. Celle-ci touche, bien entendu, le Maroc en tant que partenaire. Cette solution a surgi devant les menaces qui pèsent sur un certain nombre d'écosystèmes et sur les ressources halieutiques. La politique commune de la pêche a été réformée de manière approfondie: la notion de durabilité écologique, économique et sociale en est devenue le fondement. La Commission a également proposé l'élaboration d'un code européen de bonnes pratiques pour une pêche durable et responsable en se fondant sur le code de conduite de la FAO, avec la participation active des pêcheurs et des autres parties prenantes. Une chose est sûre: l'accompagnement du secteur de la pêche est aujourd'hui une nécessité impérieuse afin de faire face à la rareté du poisson, aux changements climatiques et à la modernisation des techniques, dautant qu'il s'agit d'un secteur qui contribue à hauteur de 16% aux exportations globales et qui emploie plus de 400.000 personnes. Les professionnels sont ainsi appelés à anticiper l'inévitable normalisation et à affronter une concurrence de plus en plus acerbe sur les marchés internationaux.