· Créer un pôle de compétitivité des produits de la mer LA 4e édition de la manifestation Agadir Fish Morocco se tiendra du 23 au 26 novembre 2006 en terre gadirie. D'après les organisateurs, l'edition 2006 se veut plus ambitieuse que les précédentes. «Une alliance stratégique avec IEC Maroc, filiale d'Expo Media en Afrique du nord et spécialisée dans l'organisation de salons de référence comme le SIFEL (20.000 m2 de surface), donnera plus de volume et de dimension à l'événement», annoncent-ils. Si les années passées, un châpiteau de 4.000 m2 de surface suffisait à accueillir les professionnels du secteur de la pêche, cette année, deux châpiteaux seront installés pour 8.000 m2 de surface «exploitable». Après quatre premières années d'apprentissage et de travail acharné, l'équipe regroupée autour de Abdelfattah Zine, Secrétaire général de l'association nationale de pêche à la palangre, a jugé que l'heure était venue de monter en puissance. «Notre volonté est de valoriser les particularités de chaque segment de la filière, de l'amont à l'aval de la chaîne. L'objectif est de centraliser l'ensemble des compétences afin qu'elles puissent présenter le savoir-faire marocain au public averti venu des quatre coins de la planète», indique Zine. En effet, de nombreuses délégations internationales (Japon, France, Espagne, Angola, Mauritanie, Italie, Algérie,...) ont d'ores et déjà confirmé leur présence auprès du comité d'organisation. Les thèmes qui seront débattus veulent coller aux préoccupations des professionnels. En premier lieu, la mise en place d'un cadre de référence pour le développement optimum et durable des pêches maritimes marocaines. «Dans un contexte de raréfaction des ressources halieutiques et de crise majeure, des entreprises de pêche responsables s'imposent de plus en plus. Il s'agira de faire le point sur l'information statistique de la ressource maritime, des pêcheries et de leur régulation», annoncent les promoteurs de la manifestation. Dans un second temps, l'aménagement d'un plan de développement des pêcheries pélagiques en Atlantique sera abordé. Selon des professionnels du secteur, le plan actuel n'intègre aucunement cette donne. Les mesures de gestion qui ont été prises ne s'inscrivent pas dans une stratégie d'intégration totale de l'exploitation des ressources halieutiques à l'économie nationale. Ils souhaitent un débat public sans a priori ni pressions de groupes d'intérêts, dirigé par d'experts. «De manière à lister les mesures de gestion efficiente pour la pêcherie», poursuivent-ils. La pêcherie céphalopodière sera également au menu. Les organisateurs souhaitent interpeller les pouvoirs publics sur le bilan des mesures d'aménagement qui ont été prises. Quant à la typologie des flottilles et son adéquation à l'état de la ressource, elle devrait se traduire par des échanges «musclés». «Il est temps de savoir si nos outils de production sont adaptés et performants pour l'extraction d'espèces ciblées», souligne Abdelfattah Zine. Autre point inscrit à l'ordre de jour, la pêche artisanale. Les organisateurs déplorent qu'elle a été trop longtemps ignorée par les autorités de tutelle, et ce malgré son importance socioéconomique. Au final, un développement pléthorique et anarchique des flottilles. Face à cet état des lieux, l'Etat, associé à des pays partenaires, s'est engagé dans une politique de création de villages de pêcheurs et points de débarquements aménagés. Cette politique s'est fixé plusieurs objectifs. Celui de désenclaver les zones du littoral afin de les intégrer dans le tissu socio-économique régional, la fixation des marins pêcheurs ou encore la valorisation des produits de la mer et l'amélioration des conditions de travail et de sécurité. «Toutefois, et au-delà des potentialités, il convient de s'interroger sur un certain nombre de questions relatives aux engins de pêche et à la préservation des ressources. C'est le cas de la baie de Dakhla», soulignent des professionnels. Quid de la ressource? LA raréfaction de la ressource halieutique à l'échelle du monde est très alarmante. Il faut savoir que dans les années 1970, 1 tonne de gazoil permettait de capturer 2 tonnes de poissons. Aujourd'hui, pour 1 tonne de gazoil, seulement 500 Kgs de poissons tombent dans les filets des pêcheurs. Ce qui explique la valeur en-deça du poissson sur les marchés. A noter que l'aquaculuture, qui devait pallier «ce manque à gagner», ne s'est pas avérée comme la solution clé en main.