Le tribunal de première instance de Casablanca a rendu son verdict vendredi dernier dans l'affaire de drogue impliquant un Français, un Espagnol et un Marocain. Les deux premiers ont été condamnés à 10 ans de réclusion alors que le dernier a écopé de 8 ans. La salle n°8 près le tribunal de première instance de Casablanca était archicomble, ce vendredi 3 juin. Une importante affaire de trafic de drogue à l'échelle internationale impliquant un Français, un Espagnol et un Marocain et qui avait défrayé la chronique, était programmée pour cette journée. En effet, après une longue délibération, le tribunal a prononcé son verdict. Le Français et l'Espagnol ont été condamnés à 10 ans de réclusion alors que le courtier marocain a écopé 8 ans de prison. Cette affaire a éclaté au grand jour il y a environ deux mois. Le 16 avril, le ressortissant espagnol, Marios Jiminez, 43 ans, s'est présenté à l'embarquement à la dernière minute pour déclarer le transport d'une cargaison de pommes de terre. Le camion remorque qu'il conduit est immatriculé en Portugal sous le numéro 2982 ZB. Ce qui a mis la puce à l'oreille des douaniers. Intrigués, ces derniers ont commencé à fouiller le camion-remorque qui devait être transporté à bord d'un navire battant pavillon chypriote, affrété par la Compagnie marocaine de navigation (COMANAV) à destination d'une société établie en France. L'Espagnol avait déclaré qu'il transportait un chargement de pommes de terre pour une valeur de 120 mille dirhams. Après avoir déplacé quelques palettes de pommes de terre, les douaniers découvrent la plus grosse quantité de drogue, jamais prise au port de Casablanca. Quelque 501 colis bourrés de haschich qui devait être expédiés vers la France, soit l'équivalent de 16 tonnes 316 kg de haschich. Alertés immédiatement, les éléments de la police judiciaire se sont dépêchés sur les lieux pour mener une enquête minutieuse. Ils ont remarqué que l'emballage utilisé provenait d'une station d'emballage située à Chtouka, dans la région d'Azemmour et que la cargaison enregistrée est destinée à une société française, «Bloquet et Guérin». En outre, l'enquête a révélé que le propriétaire de cette cargaison est la société Stimaf, dirigée par un ressortissant français, Jean-Luc Papillon, 65 ans, marié à une Marocaine et résidant dans un appartement situé au quartier Bourgogne à Casablanca. Arrêté, le ressortissant français a nié avoir la moindre idée sur cette cargaison de haschich. Il a clamé son innocence. La police judiciaire a également arrêté le chauffeur du camion et un courtier marocain,Rachid, dans le cadre de l'enquête préliminaire pour identifier les vrais commanditaires de cette opération. Les trois mis en causes, le Français, l'Espagnol et le Marocain ont nié devant le tribunal de la Chambre correctionnelle les charges retenues contre eux. Le premier a expliqué au tribunal qu'il avait l'intention d'exporter des pommes de terre à la société française et qu'il ignorait si elle est fictive. Il a ajouté au tribunal avoir signé les documents nécessaires avec la société importatrice et avoir établi toutes les procédures nécessaires pour que la marchandise arrive à sa destination. Le chauffeur du camion a expliqué n'avoir aucune liaison avec la drogue découverte. Prenant la parole, le substitut du procureur du Roi a précisé que l'enquête policière met en cause les trois suspects et deux autres personnes qui sont actuellement en état de fuite. Il a précisé que les trois sont coupables. Le substitut du procureur du Roi a requis en fin de son réquisitoire la peine maximale contre eux. Les avocats des accusés ont plaidé que leurs clients sont non coupables. Le verdict a été prononcé en les condamnant à la réclusion.