D'après les derniers constats du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques vient de tenir sa 12 réunion. A l'ordre du jour, l'examen de l'état d'avancement de la feuille inter-autorités de stabilité financière couvrant la période 2019-2021 ainsi que l'analyse de la cartographie des risques systémiques pesant sur le système financier national, dans le contexte de la crise sanitaire. L'occasion étant de rappeler les dernières perspectives de Bank Al-Maghrib dont une contraction de la croissance économique de 6,6% en 2020 et ce sous l'effet conjugué de la pandémie et des cotisations climatiques défavorables. Le Comité a par ailleurs émis un certain nombre de recommandations dont l'accélération du parachèvement du cadre légal et réglementaire régissant la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme permettant d'adresser les remarques résiduelles du rapport d'évaluation mutuelle du Maroc. Retour sur les principaux constats relevés par le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques. Les fondamentaux du secteur bancaire préservés Le secteur financier marocain continue d'afficher une résilience et ce malgré la persistance de la pandémie et ses répercussions économiques. «En dépit d'une hausse attendue du risque de crédit, l'étude d'impact et l'exercice du macro stress-test conduits au 4ème trimestre 2020 continuent de faire ressortir à cette date la résilience des banques face au choc induit par la crise sanitaire», apprend-on du Comité. D'après l'analyse établie, il ressort que les banques sont parvenues à préserver leurs fondamentaux en matière de solvabilité et de liquidité dans un contexte entouré de fortes incertitudes. Le ratio moyen de solvabilité dégagé au premier semestre de l'année s'est établi à 15,5%. De même, le ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 se situe durant ladite période à 11,4%, soit à des niveaux supérieurs aux minimas réglementaires. Par ailleurs, le coussin de liquidité ressort, quant à lui, à 176% à fin octobre bien au-deçà du minimum réglementaire de 100%. En termes de rentabilité, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques souligne que le secteur bancaire a vu son résultat net fléchir de 47% à fin juin. Une baisse qui intervient suite à la montée significative du coût du risque en crédit et de la contribution au Fonds Covid-19. On note à cet effet une aggravation de 10,8% des créances en souffrance pour les entreprises non financières contre 10,1% auparavant. Les créances des ménages sont passées de 8% à 9,2% à fin juin 2020. Le secteur des assurances toujours solide Les infrastructures de marchés financiers affichent pour leur part une solidité financière et opérationnelle. Il en est de même pour le secteur des assurances qui maintient sa croissance aussi bien en vie qu'en non vie. «Sur les dix premiers mois de 2020, le chiffre d'affaires s'est accru de 2,7% en glissement annuel, avec une progression de 1,4% pour la branche vie et 3,7% pour la non-vie. La sinistralité devrait, pour sa part, s'inscrire en baisse en lien notamment avec l'arrêt de l'activité économique durant la période du confinement», peut-on relever du Comité qui note par ailleurs une hausse de 4,4% des placements des entreprises d'assurances atteignant ainsi les 192,4 milliards de dirhams. Les plus-values latentes des compagnies d'assurances continuent pour leur part d'afficher une amélioration notamment avec le redressement du marché boursier. «Le secteur continue de dégager une marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, largement supérieure au minimum réglementaire. Ces excédents de marge devraient, néanmoins, connaître une baisse importante avec le passage à la solvabilité basée sur les risques», estime le Comité. En ce qui concerne le régime de retraites, le Comité indique que l'importance des engagements du régime des pensions civiles géré par la CMR au titre des droits acquis avant la réforme paramétrique de 2016 menace à court terme sa pérennité avec un épuisement des réserves projetées pour 2029. Les indicateurs du marché des capitaux en redressement Le marché des capitaux reprend pour sa part des couleurs. Après un premier semestre tendu, les indicateurs affichent aujourd'hui une stabilité. En témoigne la tendance haussière de la Bourse de Casablanca observée à partir du quatrième trimestre. Le Comité fait ressortir dans ce sens une volatilité moyenne limitée à 8,6% ramenant ainsi la contre-performance de l'indice MASI à -7,6% au 25 décembre contre -17,1% au 29 juin 2020 et -26,15% au 18 mars 2020. «La valorisation globale de la Bourse, calculée sur la base de la masse bénéficiaire 2019 des sociétés cotées, ressort au 25 décembre à un niveau relativement élevé de 18,2 fois, dépassant légèrement sa moyenne historique sur les cinq dernières années», explique le Comité. Il a été également soulevé que le nombre d'incidents et le taux de suspension des transactions boursières restent à des niveaux faibles et en baisse et ce grâce à des dispositifs de maîtrise des risques globalement efficaces.