Casablanca connaît actuellement une rupture de stock d'insuline. L'origine du problème réside, selon un responsable, dans la centralisation de la gestion par le Conseil de la ville et dans la cessation de l'achat des génériques. Actuellement, il y a une rupture de stock, à Casablanca, concernant les médicaments pour les diabétiques. La métropole assure, en fait, aux diabétiques nécessiteux le traitement en leur fournissant gratuitement les doses nécessaires. C'est ainsi que près de 35.000 Casablancais diabétiques viennent chercher leurs médicaments dans les différents bureaux municipaux d'hygiène de Casablanca. Cette rupture de stock au niveau de ce genre de médicaments constitue une menace pour les diabétiques nécessiteux qui risquent de voir, d'une manière brusque, leur santé chuter. Se procurer sa dose quotidienne chez une pharmacie est un luxe que cette population indigente ne peut se permettre. D'autant plus que le traitement du diabète est coûteux et de long terme. «Ce problème résulte, en fait, du nouveau système de l'unicité de la ville. Avant, chaque commune disposait de son propre budget et gérait son stock en fonction de la demande de ses bureaux municipaux d'hygiène. Aujourd'hui, les choses ont changé et c'est le Conseil de la ville qui veille sur cette opération d'achat et de distribution des médicaments pour les diabétiques », explique une source proche du dossier requérant l'anonymat. Et d'ajouter que « cette centralisation du budget est la cause primordiale de cette rupture de stock de l'insuline. D'ailleurs, c'est la première fois que nous nous retrouvons dans une situation pareille ». Il faut noter toutefois qu'en moyenne, un seul bureau municipal d'hygiène mis à la disposition des diabétiques nécessiteux inscrits sur son territoire, une dose mensuelle de 230 flacons d'insuline et près de 12.500 comprimés. Par ailleurs, le prix d'un seul flacon avoisine les 200 dirhams. En plus des médicaments, aux bureaux municipaux d'hygiène, les tests de glycémie sont gratuits ainsi que les consultations. « La rupture de stock est due également au nouveau choix de l'équipe chargée de l'achat des médicaments, au sein du Conseil de la ville, de ne plus acquérir des génériques. Certes, l'effet des molécules originales est plus important, mais elles restent chères. Le générique, par contre, affiche un prix abordable et permet de satisfaire la demande. Une demande croissante puisque le nombre des diabétiques au Maroc va crescendo», note cette même source. En effet, une récente étude menée par le Centre hospitalier universitaire Ibnou Sina a montré que la prévalence de l'affection en diabète tourne autour de 6,6 % pour les personnes âgées de plus de 20 ans, et dépasse même les 10 % pour les tranches d'âge de plus de 50 ans. Cette étude a même évalué le nombre des diabétiques à un million et demi de personnes. Quant au dépistage, le diagnostic du diabète se fait, dans 50 % des cas, lors de la manifestation de symptômes évocateurs. Et pour 25% des cas de diabétiques, le dépistage ne se fait malheureusement qu'à l'occasion de l'apparition de complications métaboliques, cardio-vasculaires et dégénératives. À Casablanca, les diabétiques accordent peu d'importance à l'effet boomerang de la nouvelle gestion ou au type des médicaments qu'ils prennent. Eux, ils ne cherchent que leurs doses quotidiennes pour rester en vie.