La mezzo-soprano Tereza Berganza ouvre, cette année, la 11-ème édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, en plein air. Une occasion pour elle de sortir des éternels studios après les 200 disques qu'elle a édités. La chanteuse mezzo-soprano Tereza Berganza inaugure la 11ème édition du Festival de Fès qui aura lieu cette année du 3 au 11 septembre. Elle s'y sentira certainement plus à l'aise, elle qui dans les studios ne se sent pas libre. Tereza crie l'amour, la beauté lorsqu'elle chante. C'est un plaisir qui peut mener à l'extase chez elle. Cela ne lui est pas arrivé souvent, mais en vingt-cinq ans de carrière, cela lui est arrivé une quinzaine de fois. Après, elle a dit : "Je peux mourir". Alors que sont les applaudissements ? D'après elle, c'est la réponse des gens qui vont participer à ces "fêtes d'amour". Le plaisir du chant chez Berganza n'est pas solitaire, il est intrinsèque au coeur, à l'univers...! Lors d'un concert, dit Berganza "on embrasse une salle de trois mille personnes comme si ces trois milles personnes étaient une seule personne. Au fond, il n'y a personne. C'est un mystère et ce mystère relève de l'ordre de Dieu". Pour accéder à cet état extatique, ressentir ce qui est de l'ordre du divin et reposer sa voix et ses cordes vocales, Berganza s'impose une discipline de fer : le silence. Des journées entières de silence, quelques fois un ruban adhésif sur la bouche. Elle communique avec les siens en écrivant sur un cahier. C'est le prix à payer pour une mezzo-soprano qui ne peut chanter que lorsqu'elle est au summum de ses capacités. Berganza n'est pas entrée dans la musique fortuitement. C'est son père, un homme libre, jouant du piano et aimant la musique, qui lui a appris le solfège, lui a parlé depuis sa prime enfance de Mozart et de Beethoven. Très petite, elle chantait comme toutes les autres petites filles dans les choeurs de l'école. Avant de quitter l'Espagne pour la première fois, elle traverse une crise religieuse, mystique. Elle s'en va de chez elle pour aller dans un couvent parce qu'elle voulait chanter avec les jeunes soeurs religieuses, former des choeurs et vivre le mysticisme.