Le lynchage d'un jeune Algérien, le 22 mai, et l'assassinat d'un marocain, dimanche dernier, perpétrés par des Gitans ont installé un climat très tendu dans cette ville française. Perpignan s'est transformée récemment en un lieu de guérilla opposant des Maghrébins d'un côté et des Gitans de l'autre. Ce climat de haute tension est survenu après l'assassinat de deux maghrébins en moins d'une semaine. En fait, et après l'assassinat, le 22 mai dernier, d'un franco-algérien, le meurtre d'un marocain dimanche dernier a encore aggravé la situation dans cette ville du sud de la France. Prénommé Driss, le jeune homme marocain, âgé de 43 ans, a été abattu de quatre balles sur le pas de sa porte par un homme vêtu et coiffé de noir et qui a pris la fuite à pied, selon des témoins oculaires cités par la presse française. Il faut noter également qu'en plus de ce meurtre, huit autres personnes ont été blessées dans la nuit du dimanche. Deux actes qui ont mis fin au calme précaire qui semblait régner dans la ville, une semaine après le premier meurtre du jeune Algérien, battu, quant à lui, à mort par un groupe de Gitans. C'est ainsi que Perpignan a connu des échauffourées entre la nuit du dimanche et du lundi, incitant de ce fait les autorités à augmenter le nombre des forces de l'ordre. Cette nuit a connu des émeutes et des violences meurtrières entre les communautés gitane et maghrébine, sans précédent au cours de ces dernières années en France. Les pompiers ont indiqué avoir effectué une dizaine d'interventions. Les saccages (50 voitures brûlées, vitrines fracassées, poubelles incendiées) s'étaient poursuivis jusqu'après minuit à la suite du meurtre du jeune Marocain. La police, quant à elle, a fait état de 37 gardes à vue sur un total de 47 interpellations pendant ces échauffourées qui ont fait huit blessés dont deux par coups de feu. Par ailleurs, les zones de la ville les plus touchées par cette recrudescence de la violence, en l'occurrence le quartier Saint-Jacques où vivent Gitans et Maghrébins, sont, depuis le début de la semaine, quadrillées par de nombreuses forces de l'ordre. À la suite de ces deux meurtres, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé les pouvoirs publics à exercer leur "mission apaisante" pour permettre le retour "à la paix et à la sécurité de tous". "Deux victimes sont déjà à déplorer et une tension semble vouloir instaurer un climat défavorable à la sérénité des populations qui vivent ensemble paisiblement depuis longtemps", ajoute le CFCM. Pour sa part, le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP) a appelé, lundi, à rompre avec la logique de "ghettoïsation" et s'associe à la peine des familles endeuillées par le meurtre de ces deux maghrébins. Ce Mouvement condamne aussi "toute forme de violence sur les personnes et les groupes" et déplore cet enchaînement d'actes violents qui "ne peut se justifier ni s'expliquer par une logique d'affrontements communautaires". Aujourd'hui, les habitants de Perpignan sont toujours sur le qui-vive.