L'invasion du marché européen et américain par les produits "made in China" ont porté un coup dur aux entreprises marocaines. La situation du secteur textile est-elle aussi dramatique qu'on le dit ? Ce qui est certain, c'est que l'industrie textile au Maroc souffre, à l'instar de celles du monde entier, du démantèlement de l'accord multifibre, qui est entré en vigueur depuis le premier janvier 2005. L'invasion du marché européen et américain par les produits "made in China" ont porté un coup dur aux entreprises marocaines qui dépendent, en leur majorité, de ces deux marchés. Sachant que les textiliens marocains sont, pour la plupart d'entre eux, des sous-traitants d'entreprises européennes, il est tout à fait normal qu'ils soient victimes des effets domino de la crise que connaît le secteur en Europe. Une entreprise européenne qui n'arrive pas à faire face à la compétitivité des produits chinois ferme ses portes et ses partenaires marocains se trouvent ainsi privés de leurs donneurs d'ordres, ce qui signifie la fin de leurs activités. Voilà ce qui est simple, clair et logique. Partant de cette logique, il est normal que le secteur textile marocain soit confronté à la plus grande crise de son histoire. Une crise qui suppose la perte de plusieurs milliers d'emplois étant donné que les entreprises de textile implantées partout dans le Maroc, dont le nombre a atteint en 2004 quelque 1687 sociétés, emploient près de 250 mille personnes. Les pertes d'emplois ont été estimés, par certains analystes, à quelque 50 mille alors qu'une source officielle est allée jusqu'à avancer le chiffre de 95 mille emplois perdus durant les trois derniers mois. Toutefois, il semble, jusqu'à maintenant, qu'il ne s'agit que de spéculations infondées et qui ne se basent pas sur des données réelles. Selon des sources informées de la Caisse nationale de sécurité sociale, l'emploi dans le secteur reste stable pour le moment et les pertes d'emplois restent minimes ne dépassant pas les trois mille. Un chiffre qui est normal dans un secteur qui connaît plusieurs créations et fermetures d'unités tout au long de l'année. Donc, selon les indicateurs de la CNSS, il n'y a pas de grandes pertes d'emplois. Cela dit, il faut prendre en considération que les indicateurs de cet organisme ne manipulent que des données concernant les sociétés qui opèrent d'une manière formelle et conforme à la loi. Les unités qui travaillent dans la clandestinité totale ou partielle, quant à elles, n'entrent pas dans ce calcul. Ce qui signifie que les entreprises structurées ont, paraît-il, su faire face à la crise. Faut-il rappeler que, même après l'entrée en vigueur du démantèlement de l'accord multifibre, des groupes industriels ont continué à investir dans ce domaine ? Ainsi, il est clair que la situation n'est pas aussi critique qu'on l'imagine et que le secteur a encore de l'avenir. Il suffit de s'adapter aux nouvelles donnes. Ce que seules les entreprises structurées et professionnellement gérées peuvent faire.