Les banques marocaines évoluent dans un contexte de croissance économique ralentie, de sur liquidité et de taux d'intérêts bas. De ce fait, la concentration est un passage obligé. La hausse des crédits non productifs exprime, en parallèle, une augmentation des risques. Les perspectives de croissance sont limitées à moyen terme et se heurtent à un rétrécissement des marges et à une dégradation des actifs. « La croissance externe constitue aujourd'hui la voie privilégiée permettant aux principaux acteurs d'accroître de manière significative leurs parts de marché, tout en bénéficiant de ses économies d'échelle », affirme Khalid Oudrighi, PDG de la BCM. Cette approche confirme la tendance déjà observée sur le marché national. La structure du secteur bancaire national est en voie de concentration. La part du total actif des trois premières institutions (BCP, BCM, BMCE) s'est établie à 50,9 % en 2002, contre 48,4 % en 2001 (avant rapprochement BCM-Wafa). Par suite, le rapprochement de la BCM et de Wafabank permettra d'anticiper sur le développement du paysage bancaire et de contrer les mensure alternatives. L'ambition de devenir le « champion national » de la banque et de la finance implique d'être leader dans tous les métiers bancaires et para-bancaires. Les standards internationaux de rentabilité, de contrôle et de maîtrise seront adoptés. « Notre volonté est aussi de faire du banquier marocain une valeur reconnue tout en ayant une vocation régionale », précise le patron de la nouvelle entité. Le rapprochement entre les deux banques est présenté comme une source de gains de productivité et vise le maintien des performances historiques de la BCM en matière de rentabilité financière, de coefficient d'exploitation. L'ensemble BCM-Wafabank représentera la première banque du Maghreb et se hissera au 8e rang africain après 6 banques sud-africaines et une banque égyptienne selon le classement Euromoney sur la base de fonds propres. Toutefois, la nouvelle entité n'est qu'au 109e place parmi les pays émergents. « Ceci renseigne sur notre taille réelle dans le monde. À cette échelle, nous sommes encore une PME Bancaire », laisse entendre le patron de la première banque privée marocaine.