Meknès, abrite, à chaque début juillet, le Festival national de théâtre. Cette fois-ci, la capitale ismaïlienne se lance à la conquête d'autres horizons. La ville a rendez-vous avec le théâtre maghrébin. Meknès compte deux festivals de théâtre. Il y a le Festival national, qui se tient chaque début de juillet. Et, désormais, il y a le Festival de théâtre maghrébin, dont la 1ère édition aura lieu du 20 au 25 mai courant. Si le premier, initié par le ministère de la Culture, se limite à la production théâtrale nationale, le second, créé par l'Association «Services-Art», ambitionne de faire du théâtre un moyen de rapprochement entre les peuples du Maghreb. Comme nous l'a indiqué un organisateur, de son nom Driss Banouchan : «En tant qu'hommes de culture, nous voudrions, dit-il, apporter notre contribution à l'édification maghrébine, en rapprochant davantage les peuples maghrébins ». Le théâtre, «père des arts», se veut un trait d'union entre les pays du Maghreb. A souligner que cette initiative a été précédée de bien d'autres. Pas plus tard que l'an dernier, le Conseil de la Maison des jeunes de Hay Mohammadi, Casablanca, avait organisé une rencontre autour du théâtre maghrébin. « Le Festival national de théâtre de Meknès, nous dit Ahmed Lemsayeh (ministère de la Culture), avait également l'habitude d'inviter, à chaque édition, une troupe de théâtre maghrébine». Mais voilà, le rendez-vous, dont il est ici question, est consacré à 100% au théâtre maghrébin. A la 1ère édition de ce rendez-vous, 7 troupes prendront part : «Al-Kaf» et «Nouvel espoir» de Tunisie, «Théâtre Mohamed Abdelhadi » de Libye, « Al-Ichara» (Le signal) d'Algérie, et des troupes marocaines «Fadae Alliwâa » de Casablanca, «Abinôme» de Chefchaouen et «Al-Masrah Al-Jadid» (Nouveau Théâtre) de Meknès et, cerise sur le gâteau, une troupe des Pays-Bas nommée «Le Théâtre moderne». Pour rehausser le niveau de ce festival, les organisateurs prévoient une compétition. Le jury de la première édition est composé de dramaturges et critiques de théâtre : Hassan Lemenii, Abdelkrim Berchid et Driss Al Mamoune (Maroc), Missoume Mjahri et Mansour Benchida (Algérie), Abdallah Boussiri et Hassan Rajab Kerfal (Libye) ainsi qu'Ahmed Charji de l'Irak. Parallèlement à la compétition, le programme prévoit une rencontre-débat qui réunira une pléiade de dramaturges et spécialistes autour du thème «Les spécificités créatives et projets de développement du théâtre maghrébin». En marge du festival, les organisateurs rendront hommage à des artistes qui ont marqué la scène culturelle maghrébine : Abdelkader Aâbabou et Malika Al-Omari (Maroc), Abdallah Boussiri (Libye), Abbes Mjahri et Mohamed Abdeljaouar (Tunisie). Avec la création de ce nouveau festival, qui, rappelons-le, vient s'ajouter à celui du théâtre national, Meknès, qui a donné jour à d'illustres hommes de théâtre comme Hassan Lemenii, confirme sa réputation de haut lieu de théâtre. L'enracinement de cette expression artistique ne date d'ailleurs pas d'hier, en témoigne ce chef-d'œuvre architectural «espace Lehboul» présenté comme une preuve historique de la vocation théâtrale de la capitale ismaïlie. Aménagé en plein air, «Fadae Lehboul» a vu se succéder différentes générations de troupes de théâtre, des pères fondateurs et des jeunes s'y retrouvent chaque an pour fêter dans la symbiose une passion partagée : le théâtre.