" Festival passion et festival engagé, le rendez-vous qu'Essaouira propose chaque année à des centaines de milliers de mélomanes, a redonné ses lettres de noblesse au patrimoine gnaoui et à sa capacité d'enrichir les grandes musiques de notre époque ", a déclaré le Conseiller de SM le Roi, M. André Azoulay lors d'un point de presse, lundi à Casablanca, pour la présentation de l'édition 2005 du festival gnaoua qui se tiendra du 23 au 26 juin à Essaouira. S'exprimant en sa qualité de président-fondateur de l'Association Essaouira-Mogador, M. Azoulay a mis en perspective " la qualité et la Créativité " de la programmation musicale du festival et la détermination de ses organisateurs " à donner du sens à ces grands moments de plaisir et d'émotion ". " La fusion de toutes ces musiques qu'il s'agisse du jazz ou du blues avec toutes les partitions du répertoire de grands maâlems est aussi l'expression délibérée d'un choix qui privilégie les richesses et les promesses du métissage ", a souligné M. Azoulay, en rappelant que ce parti-pris n'a pas toujours été facile ou consensuel. En 2005, a précisé le président de l'Association Essaouira-Mogador, près de 300 musiciens et chanteurs venus du Maroc, d'Afrique, d'Asie, d'Europe et des Etats Unis, se produiront sur les neuf espaces et scènes qui seront installés pour cette 8-ème édition. C'est une année-charnière, a indiqué M. Azoulay, en insistant sur la nécessité de doter Essaouira des infrastructures, des moyens et de l'environnement institutionnel et financier qui vont lui permettre de pérenniser son programme et ses performances. Le Conseiller de SM le Roi a mis en relief dans ce contexte l'engagement et la mobilisation des autorités provinciales et des élus pour conforter la démarche des organisateurs et des promoteurs du Festival. Pour sa part, Mme Neila Tazi, Directrice générale de ''A3 Communication'' qui produit et organise le Festival d'Essaouira, a indiqué que le budget consacré à ce festival depuis sa création, s'est multiplié par 7 en passant de 600.000 DH lors de la première édition en 1998 à 4.700.000 DH en 2004, ce qui témoigne de l'ampleur de cette manifestation hors-normes. La 8-ème édition de ce festival, offre une programmation aussi fascinante qu'universelle, respectant les valeurs de fraternité et d'universalité chères à la cité des Alizés. Cette manifestation déclinera, quatre jours durant, son esprit unique autour des formules magiques qui guident chaque année le public comme les musiciens invités à Essaouira. Pour la première fois, l'égyptien Fathy Salama sera sur la scène d'Essaouira. Le pianiste compositeur, considéré comme l'inventeur de la " Jeel ", la pop arabe, précieux collaborateur de Youssou N'Dour sur son dernier album " Egypt ", offrira à Essaouira un répertoire né de sa rencontre avec l'un des derniers virtuoses du rango (sorte de marimba venu du Sud du Soudan), Hassan Bargamoun, aux côtés de ses musiciens gnaoua égyptiens. Au programme de cette édition également, de grands artistes internationaux comme le poète-musicien réunionnais Danyel Waro, le duo sénégalo-suédois Elika (violon) et Solo (kora), la magie des percussions indiennes avec le Singapourien Nantha Kumar, le bassiste guadeloupéen Etienne Mbappé du groupe Joe Zawinul Syndicate, le batteur franco-congolais Roger Biwandu, le flûtiste français Majik Malik, ex-membre du groupe Human Spirit, l'étonnant percussionniste arménien, Arto Tunçboyaciyan et bien d'autres. Parmi les heureuses et inédites rencontres, le métissage berbéro-celtique du groupe Thalweg, incarné par 7 musiciens - dont Khliff Miziallaoua, chanteur et guitariste du désormais ancien Orchestre National de Barbès - tous désireux d'associer les musiques maghrébines (gnaoua, luth, percussions) et celtiques. Puis le trio jazz Bozilo, nouveau projet du pianiste serbe Boyan Z, du batteur franco-algérien Karim Ziad et du saxophoniste français Julien Loureau. Trois artistes pour trois initiales (Bo-Zi-Lo) et leurs sonorités afro-américaines, slaves et maghrébines. Enfin, la star sénégalaise Youssou N'Dour et son orchestre, Super Etoile de Dakar, clôtureront la 8ème édition de ce festival dans un show 100 % africain. Un hommage sera rendu lors de ce festival à Abderrahmane Paco, qui a marqué de son empreinte la musique gnaouie et contribué à la diffusion de cette culture et à sa valorisation dans les années 70. Ce maître du hajhouj, qui a connu son summum de gloire avec le groupe Nass El Ghiwane, a laissé une empreinte indélébile dans le paysage musical marocain.