En invitant, entre autres chanteurs marocains, Abdelouhab Doukkali, «Le Festival Mawazine» exprime une appartenance. S'il reste fidèle à sa vocation universaliste, il veut bien marquer son ancrage marocain. Pour sa 4ème édition, prévue du 18 au 25 mai courant, Mawazine fait la part des goûts. Croisement de différentes tendances musicales internationales, il fait cette fois la part belle aux artistes marocains. En tête d'affiche, Abdelouhab Doukkali. Le «Messager de l'amour» chapeautera une pléiade de musiciens et chanteurs marocains de talent : Salah Cherki (virtuose du qanoun), Ihsan Rmiki (vedette des Mouachahat orientales et andalouses), Abdellatif Bayati (maestro du style fusion, alternant musique et poésie), sans oublier la troupe féminine de Chefchaouen, dirigée par Arhoun Al Bakkali. Maintenant, qu'en est-il de la participation étrangère ? Mawazine 2005 se veut l'écho de rythmes venus de tous les continents. A commencer par l'Afrique, représentée par «Kilandukilu» (ambassadeur attitré des chants et danses du patrimoine angolais), Angélique Kidjo (artiste du Bénin, auteur du best-off «Afrika»), Lura (compatriote de Cesario Evora, s'inspirant du Batuque cap-verdien), Peuls Wodaabe nommés également Bororo (nomades du Niger), Marionnettes Bambara (représentant une des ethnies les plus importantes du Mali), Dorsaf Hamdani et Khaled Ben Yahia (duo d'origine tunisien, qui va présenter sa nouvelle création «Tesmine» qui signifie en arabe littéraire «Le parfum de la fleur»). Maintenant, place à l'Amérique latine. Du pays de la Samba, le Brésil, viendra Dona Inah (originaire de Säo Paulo), et du Venezuela, Oscar D'Leon (un grand maître de la salsa). Cap sur l'Asie. Ce continent sera représenté par les Thayambala et le Panchavadyan (percussionnistes issus du sud de l'Inde), les Mangkunagaran (danseurs indonésiens), Altaï-Khanghaï (groupe mongol qui pratique la diphonie, une technique vocale qui consiste à émettre un son fondamental en bourdon et à faire ressortir certaines harmonies de ce son de manière à produire une mélodie sifflée), Marionnettes à fils de Mandalay (venant de Birmanie, pour faire admirer leur art qui remonte au XVème siècle). Les Iles Caraïbes, elles, seront représentées par le Gwoka de Kan'nida (groupe s'inspirant du nom d'un tambour fabriqué dans son pays natal, Guadeloupe). L'Europe se taille, avec l'Afrique, la part du lion. Le Vieux Continent sera représenté par Bando (groupe de vingt jeunes percussionnistes allemands issus de la banlieue berlinoise), Rafaël Jimenez dit «Falo» (chanteur gitan issu d'Espagne), Radio Tarifa (dont le nom s'inspire du Cap Tarifa, passerelle qui relie l'Espagne au Maroc), Jean-Baron et Christian Anneix (figures incontournables de la musique bretonne, qui ont fait le tour du monde avec leurs bombardes et biniou-koz, instruments traditionnels par excellence de la Bretagne), les Géants Portés (énormes personnages de 6 à 8 mètres de haut, inspirés d'une vieille tradition belge). Que reste-il encore à ajouter ? Le Moyen-Orient, enfin, sera représenté par Nassim Maalouf (trompettiste libanais, spécialiste des chants liturgiques byzantino-arabes et de la musique classique orientale). Ce plateau, représentatif de tous les continents, tiendra le public r'bati en haleine, et ce pendant une semaine.