Comment oublier que ce sont justement quatorze jeunes qui, à l'époque, ont causé la mort et la désolation. Très souvent mes chroniques sont consacrées à la jeunsesse, à tenter de vous faire partager son quotidien entre espoir et désespérance, entre désœuvrement et rage de vaincre. Aujourd'hui en ce 16 mai, deux ans après les terribles attentats de 2003, nos pensées sont tout entières tournées vers les victimes, leurs familles, les blessés... Comment oublier que ce sont justement quatorze jeunes qui, à l'époque, ont causé la mort et la désolation. Le jeunesse, encore et toujours la jeunesse ! Cette jeunesse qui est notre prolongement, notre avenir : capable du pire certes mais capable -ô combien- du meilleur lorsque l'on lui tend la main, lorsque l'on sait l'écouter, lorsqu'on la respecte. La jeunesse, cause nationale si l'en est. Ces jeunes qui ne s'en sortiront que s'ils se prennent en main, mais qui ne s'en sortiront que si on les encadre, leur donne les moyens de s'éduquer, de s'insérer. Je laisse donc la suite de cette chronique aux centaines de jeunes du réseau Maillage qui, pour commémorer le 16 mai, ont rédigé ce texte qu'ils ont lu ce dimanche devant la stèle érigée en hommage aux victimes du 16 mai : Vive la vie «Il y a deux ans, le terrorisme, l'intolérance faisaient 40 victimes à Casablanca. La jeunesse marocaine, à l'image de toute la population, était alors descendue dans la rue pour crier «Mat quisch bladi». Aujourd'hui, c'est la vie que nous voulons célébrer ! Nous n'oublions pas mais nous voulons aller de l'avant, c'est pourquoi nous, jeunes, engagés dans le mouvement associatif «des jeunes, par les jeunes, pour les jeunes» à Casablanca, Rabat, Salé, Temara, Meknès, Beni Mellal, Fès, Mohammedia, Tarfaya, Laâyoune... avons choisi de contribuer au développement de notre pays. Pour cela, nous œuvrons dans nos quartiers, dans nos villes pour prendre notre destin en mains, pour aider les générations plus jeunes. Nous croyons dans notre pays, nous croyons en l'amitié entre les peuples : les jeunes espagnols, les jeunes américains, les jeunes européens sont nos amis ; certains d'entre eux sont à nos côtés aujourd'hui pour célébrer la vie. La tolérance, la paix seront plus fortes que la violence grâce à nous, les jeunes. Notre Roi, Sa Majesté Mohammed VI, nous ouvre la voie, nous montre le chemin, nous saurons relever le défi pour un Maroc ouvert et moderne, fier de sa culture. Tout l'été, nous ferons résonner nos quartiers au sport, la musique, la culture, les loisirs... : nous donnerons le meilleur de nous pour qu'aucun jeune ne se sente ni délaissé, ni désœuvré, ni désemparé. Nous ferons tout pour que vive la vie.»