Accusée du meurtre du Prince saoudien Farid Ibn Abdullah Ibn Mishari Al-Saoud, Majda Mustapha Mahir, une Marocaine âgée de 40 ans risque la peine de mort. Amnesty International demande la grâce du Roi Fahd pour cette jeune mère de deux enfants. Emprisonnée depuis plus de sept ans en Arabie Saoudite, Majda Mustapha Mahir serait en marche vers son exécution. Coupable du meurtre du prince Saoudien, Farid Ibn Abdullah Ibn Mishari Al-Saoud, elle avait regagné, en 1998, l'Arabie Saoudite après avoir vécu plus de 18 ans en Belgique. Cette mère de deux enfants serait, selon Amnesty International, sous le coup d'une condamnation à la peine de mort et risque d'être exécutée. « Majda Mustapha Mahir aurait comparu devant un tribunal à Riyad, mais les détails du résultat exact du procès ne sont pas connus. Elle n'aurait pas eu accès à un avocat ni à une quelconque chance d'appel contre la sentence. Son sort dépendrait du fait que la famille de la victime du meurtre lui accorde ou non son pardon, librement, ou en échange du paiement de la Diya ou « argent du sang » », précise-t-on dans le site web de cette organisation mondiale. Tentant, en vain, à plusieurs reprises de sensibiliser le gouvernement saoudien envers ce cas et envers les conditions du procès, Amnesty International a décidé finalement de contacter la plus haute autorité d'Arabie Saoudite, le Roi Fahd. C'est ainsi qu'une lettre téléchargeable adressée à l'ambassade de l'Arabie Saoudite à Bruxelles est mise en ligne (http://www.amnestyinternational.be/doc/article5361.html), depuis le début de cette semaine, pour ratisser large. « En tant que membre ou sympathisant d'Amnesty International, je me permets de vous demander des éclaircissements quant au statut légal de cette femme et à la sentence exacte qui a été prononcée. Si Majda Mustapha Mahir a été condamnée à mort, j'insiste pour que sa peine soit commuée. J'avoue être très préoccupé du fait qu'elle aurait pu être condamnée à la suite d'un procès inéquitable et je demande donc les détails de la procédure en insistant pour que cette femme soit libre de consulter régulièrement un avocat et de voir sa famille », lit-on dans cette lettre modèle. Il faut noter toutefois qu'Amnesty International (AI) mène actuellement une campagne en faveur de deux autres femmes condamnées à la peine capitale en Arabie Saoudite. En plus de Majda Mustapha Mahir, cette organisation prend également la défense de l'Indonésienne, Siti Zainab Binti Duhri Rupa, et de la Philippine, Sarah Jane Dematera. La première a été arrêtée, en 1999, pour le meurtre de son employeur : AI avance, dans ce cas, que cette mère de deux enfants, âgée de 34 ans, serait malade psychologiquement et de ce fait, ses déclarations n'auraient plus aucun effet. La Philippine, 31 ans, pour sa part, est accusée aussi pour avoir assassiné son employeur. En prison cela fait 12 ans, Sarah Jane Dematera avait été arrêtée quatre jours seulement après le début de son travail en tant que domestique. En s'arc-boutant sur ces trois cas, Amnesty International dénonce « la tenue de procès secrets, qui n'ont pas respecté les normes internationales minimales en matière de procès équitables et le non-accès de ces trois femmes à un représentant légal tout au long de l'enquête et des audiences du procès ». Pour Majda Mustapha Mahir, Amnesty International implore, en désespoir de cause, la grâce du Roi Fahd. D'autant plus qu'elle serait dans un état physique et psychique déplorable.