Affichant une bonne santé financière, Maroc Leasing (groupe CDG) vise une croissance maîtrisée de son activité. Dans ce sens, cette entreprise vise d'autres secteurs comme celui de la location longue durée (LLD). Autrefois peu glorieuse sous la houlette de la BNDE, Maroc Leasing est en train d'opérer un retour en force depuis son passage sous la coupole de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). Les chiffres sont là pour le prouver. Les résultats performants, annoncés récemment, et relatifs à l'activité de l'entreprise en 2004, affichent notamment un chiffre d'affaires (6,444 milliards de Dh) en hausse de 18,7 %, un bénéfice net de 24 millions de DH et occupant une part de 11% sur le marché national du crédit-bail. Pour se convaincre de cette bonne santé, il y a également cette explosion de l'action à plus de 200 Dh, avant de stabiliser légèrement sous ce cap (185 DH en début de semaine), alors qu'elle était inférieure à 100 DH, il y a un tout juste un an. Fiers de ce redressement, les responsables de Maroc Leasing ne cachent logiquement pas leur optimisme pour les années à venir. A commencer par son P-dg, Ali Harraj, qui rend hommage à son équipe en déclarant : «Nos forces sont notre histoire et nos hommes. Maroc Leasing, la première société de leasing au Maroc, profite d'un savoir-faire inégalé qu'il faut capitaliser». Et d'ajouter : De nouveaux métiers s'ouvrent à nous». Derrière ces phrases sibyllines, se profile la volonté de Maroc Leasing de pénétrer le marché de la location automobile et plus précisément, celui de la longue durée (LLD). Ce secteur d'activité continue à attiser l'intérêt des grands groupes, qui y voient un fort potentiel à moyen et long termes. En effet, après la BMCI, qui s'est associé à Arval, puis Wafa Bank (actuellement Attijariwafa) qui avait créé Wafa LLD, d'autres opérateurs veulent réclamer leur part du gâteau dans ce marché. Reste maintenant à savoir sur qui Maroc Leasing jettera son dévolu. En effet, une croissance extérieure, consistant à reprendre ou fusionner avec une entité de location, reste la voie la plus probable. Car, le métier de la LLD nécessite une certaine expérience et une autre approche commerciale, bien distincte du crédit-bail automobile. C'est aussi un métier qui requiert un réseau de distribution large et adéquat, gage d'une meilleure qualité des prestations d'entretien. Or, la question de réseau constituait, il y a encore peu, l'une des faiblesses majeures de Maroc Leasing. Faut-il rappeler, à cet égard, l'accord passé récemment par Maroc Leasing avec le Crédit Agricole (CA), pour, entre autres, pallier cette carence. Certes, avec cette signature, l'institution de crédit-bail s'ouvre sur le monde agricole, mais profite surtout des représentations régionales du CA dans les villes de Rabat, Tanger et Agadir. En revanche, pour ce qui est des fonds, Maroc Leasing est bien lotie. Car, il faut savoir qu'avec ses grands volumes, la LLD requiert de gros capitaux à lever et immobiliser dans les plus brefs délais. C'est ce qui explique que la plus part de ses opérateurs sont affiliés à des banques. C'est ce qui explique en partie le leadership d'ALD Automotive. En effet, ce dernier profite pleinement des atouts de ses principaux partenaires (la Société Générale et le Groupe ONA). De la banque, il puise toute la force du réseau et, du premier groupe marocain, les facilités au niveau de deux grands opérateurs automobiles nationaux que sont Renault Maroc et Sopriam (marques Peugeot et Citroën). Maroc Leasing, elle, jouit d'un effet de levier important de par son adossement au groupe CDG. On sait par exemple que l'institution procédera bientôt à l'émission d'un programme de BSF (Bons de sociétés de financement) d'un montant global de 200 millions de DH. Tout cela pour dire que Maroc Leasing a suffisamment de moyens pour réussir dans cette voie. Ceci, bien que la volonté affirmée de ses dirigeants soit d'opérer «une croissance maîtrisée de la productivité». Dans le même ordre d'idées, on retiendra que ladite société affiche un encours de 850 millions de DH et ambitionne de le porter à 1 milliards à l'horizon 2006. La LLD constitue, de ce fait, un des meilleurs créneaux sur lequel Maroc Leasing tentera de capitaliser.