La pêche au requin soyeux (Carcharhinus falciformis) et au requin taupe-commun (Lamna nasus) dans les eaux maritimes marocaines est interdite provisoirement suite à un arrêté publié récemment au Bulletin officiel. Paraphée par le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, cette nouvelle décision a été prise après consultation de l'Institut national de recherche halieutique (INRH) et des Chambres des pêches maritimes. Elle vient pour assurer la durabilité de ces deux espèces maritimes vulnérables et pour respecter les engagements du Royaume vis-à-vis des ORGP (Organisations régionales de gestion des pêches). Dans les détails, et selon cet arrêté publié au Bulletin officiel No 6910 du 20 août dernier, la pêche des espèces de requins appelées requin soyeux et requin taupe-commun est interdite dans les eaux maritimes marocaines pour une durée de cinq (5) ans. Celui-ci ajoute que l'Institut national de recherche halieutique peut être autorisé durant la période d'interdiction sus-indiquée à pratiquer la pêche de ces deux espèces dans les eaux maritimes marocaines, en vue de prélever des échantillons, conformément à son programme de recherche scientifique. L'autorisation visée ci-dessus fixe notamment sa durée de validité, les lieux de prélèvement autorisés, les engins de pêche pouvant être utilisés ainsi que le nombre de pièces des espèces indiquées à l'article premier ci-dessus dont le prélèvement est permis. La référence de cette autorisation est portée sur la licence de pêche dont bénéficie l'INRH à cet effet. Pour rappel, depuis le lancement d'un vaste plan de développement du secteur de la pêche baptisé Halieutis, une série de mesures ont été prises pour assurer la pérennité de ce poisson aujourd'hui menacé de disparition avec, en l'occurrence, l'adoption d'un plan de conservation de la pêcherie des requins et qui a pour objectif la préservation de ces espèces. Les mesures de gestion établies concernent la conservation et la gestion de ces espèces, le suivi des activités de pêche des navires les capturant accessoirement et l'établissement de la traçabilité commerciale des huiles de foie et des ailerons de requins. Ces mesures portent sur la protection des stocks de requins qui sont situés au sommet de la chaîne trophique et qui participent à la régulation de l'écosystème marin, ainsi que l'interdiction du ciblage des espèces de requins de fond et de surface, et également l'interdiction de la pêche, la détention à bord, le transbordement, le débarquement, le stockage et la vente d'une partie ou de la totalité de la carcasse des 3 espèces suivantes : le requin marteau, le requin océanique, et le requin renard à gros yeux. A cela s'ajoute l'interdiction de traitement et la manipulation à bord des espèces de requins de fond et de surface, notamment l'extraction des foies et l'enlèvement des ailerons (finning), et également l'identification des requins capturés par espèce (ventilation par espèce) au lieu de regrouper toutes les espèces débarquées dans le groupe «Requins et squalidés».