Une tendance positive des crédits bancaires au premier semestre de l'année. La progression est de 5,2% tirée par une «importante» accélération du crédit adressé aux entreprises privées. Leur encours a progressé à 7,8% au moment où les crédits accordés aux ménages ont affiché durant les six premiers de l'année en cours un net ralentissement à 0,9%. C'est ce que l'on peut tirer de Bank Al-Maghrib en marge de la présentation de son dernier rapport annuel sur la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib. Une publication qui retrace les principales réalisations et actions menées en matière de réglementation bancaire, de surveillance, micro-prudentielle et de protection de la clientèle des établissements de crédit. En exposant les détails de ce document, une parenthèse a été ouverte sur la tendance de l'activité bancaire au premier semestre 2020, suite à la crise sanitaire et à la période de confinement. Un cap marqué par une conjoncture exceptionnelle liée à la crise sanitaire qui sévit au niveau national depuis début mars. La profession bancaire est en effet pleinement mobilisée pour limiter l'impact de ce contexte particulier sur l'économie marocaine, notamment à travers un appui particulier aux entreprises. C'est d'ailleurs ce qui explique l'accélération importante du crédit aux entreprises privées. Une évolution liée à l'octroi des crédits de trésorerie. En revanche, le ralentissement des crédits accordés aux ménages s'explique par un quasi-arrêt de la production du crédit à l'habitat et du crédit à la consommation pendant la période de confinement. «Les évolutions des crédits par objet confirme cette analyse globale. Les crédits de la trésorerie ont progressé à deux chiffres au premier semestre, à 10,4%. Les crédits à l'habitat n'ont progressé que de 0,4% tandis que les crédits à la consommation ont eu une évolution négative à 2,3%», relève dans ce sens Hiba Zahoui, responsable de la direction de la supervision bancaire à Bank Al-Maghrib dans une capsule audiovisuelle qui explique les principales tendances arrêtées dans ledit rapport. La banque centrale relève par ailleurs une progression légèrement importante des dépôts au titre des six premiers mois 2020. On note une hausse de 3,9% qui reflète l'accélération de 6,6% des dépôts des particuliers résidents et de 1,5% de ceux des Marocains résidant à l'étranger. «Ces évolutions peuvent être mises en relation avec une baisse des dépenses de consommation des ménages pendant la période de confinement», relève-t-on de la responsable. Et d'ajouter que «les dépôts à vue ont progressé à 8,7% au premier semestre alors que les dépôts à terme ont cédé de 8,8% dans un contexte de baisse des taux de rendement». La responsable met également en avant la décélération des comptes d'épargne à 2,7% reflétant ainsi un comportement de retrait de cash assez significatif au début du confinement. Un mouvement qui a été résorbé au cours des semaines qui ont suivi. D'un point de vue plus global, la croissance du crédit bancaire au secteur non financier s'est établie à 4,8% en 2019. Une évolution qui reflète une accélération des crédits aux entreprises à 5,6% et un ralentissement des prêts aux ménages à 3,6%. Du côté des ressources, la collecte des dépôts n'a progressé que de 2,9% «sous l'effet d'une baisse des dépôts à terme concomitante à une hausse de la circulation fiduciaire».