Le rythme de progression du crédit bancaire a enregistré, en 2017, une décélération à 2,9% après s'être établi à 4,2% en 2016. Bank Al-Maghrib impute cette décélération essentiellement à la baisse de 3,6% des prêts à caractère financier après une hausse de 5,8%. Le besoin en liquidité des banques s'est atténué, en janvier 2018, à 41,2 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire contre 42,2 milliards en décembre, selon BAM. Cette baisseest due notamment á la hausse des réserves de change. Ainsi, Bank Al-Maghrib a réduit le volume de ses avances à 7 jours à 37,8 milliards contre 40 milliards en décembre2017. Tenant compte d'un montant de 3,4 milliards au titre des opérations de prêts garantis accordés dans le cadre du programme de soutien au financement de la TPME, l'encours global des interventions s'est établi à 41,2 milliards après 44,4 milliards. Dans ces conditions, le taux interbancaire s'est situé en moyenne à 2,26%, demeurant aligné sur le taux directeur, souligne Bank Al-Maghrib dans un nouveau rapport. Sur les autres marchés, poursuit la même source, les dernières données du mois de décembre indiquent une quasi-stagnation des taux des bons du Trésor aussi bien sur le marché primaire que secondaire. Pour ce qui est des taux de rémunération des dépôts, ils n'ont pas connu de variation significative en novembre, s'établissant à 2,79% pour les dépôts à 6 mois et à 3,09% pour ceux à 1 an. En ce qui concerne le taux minimum de la rémunération des comptes sur carnet, il a été fixé pour le premier semestre de l'année 2018 à 1,84%, en baisse de 2 points de base par rapport au semestre précédent. Concernant les taux débiteurs, leur moyenne pondérée a augmenté de 17points de base au quatrième trimestre 2017 pour s'établir à 5,77%. Cette évolution reflète une hausse de 20 points de base des taux assortissant les prêts aux entreprises avec notamment des augmentations de 16 points pour les facilités de trésorerie et de 21 points pour les prêts à l'équipement. De même, les taux appliqués sur les crédits aux particuliers ont augmenté de 23 points, suite à la hausse de 26 points des taux des prêts à l'habitat. Bank Al-Maghrib indique en ce sens que le crédit bancaire a vu son taux d'accroissement revenir de 4,8% à 2,9%, traduisant notamment un ralentissement de 5,4% à 3,7% du crédit au secteur non financier. La progression des concours destinés aux entreprises publiques s'est limitée à 1,6% contre15,5% en novembre, suite à l'accentuation de la baisse de 36,4% à 58% des facilités de trésorerie et au ralentissement de 36,5% à 28,6% des crédits à l'équipement. A l'inverse, les crédits aux entreprises privées se sont accrus de 2,5% contre 4,7%, reflétant un recul de 0,6% des facilités de trésorerie après une hausse de 0,3% et une décélération de 8% à 7% du rythme des prêts destinés à la promotion immobilière. En ce qui concerne les crédits aux ménages, ils ont augmenté de 4,6% au lieu de 3,9% le mois précédent. Le rythme de progression de ceux alloués aux particuliers s'est accéléré de 3,9% à 4,8% résultat des hausses respectives de 4,2 % après 3,7% et de 5,1% après 4,4% des prêts à l'habitat et de ceux à la consommation. Les créances en souffrance en hausse Quant aux créances en souffrance, leur encours a progressé de 3,7% en décembre après 1,1% le mois dernier et leur ratio au crédit bancaire est demeuré stable à 7,6%. Celles des entreprises non-financières privées ont reculé de 0,2% après une baisse de 1,2% alors que celles des ménages ont augmenté de 10% après une progression de 9,6% un mois auparavant. Par branche d'activité, les données trimestrielles à fin décembre 2017 font ressortir une baisse de 7,3% des crédits destinés à la branche « électricité, gaz et eau » contre une hausse de 3,6% à fin septembre. A l'inverse, les concours aux industries extractives et aux industries manufacturières ont augmenté respectivement de 15,3% et de 1% contre des baisses de 12,3% et de 0,7%, et ceux accordés à la branche « bâtiment et travaux publics » se sont accélérés de 0,4% à 1,4%. Pour ce qui est des prêts octroyés par les sociétés financières autres que les banques au secteur non financier, ils ont augmenté de 2,5% à fin décembre après 3,5% un trimestre auparavant. Cette évolution recouvre une décélération de 5,6% à 3,4% des concours distribués par les sociétés de financement et une atténuation de la baisse de 9,7% à 4,8% de ceux octroyés par les banques offshores. Globalement sur l'année 2017, la banque centrale estime que le rythme de progression du crédit bancaire a enregistré une décélération à 2,9% après s'être établi à 4,2% en 2016, suite essentiellement à la baisse de 3,6%des prêts à caractère financier après une hausse de 5,8%. Pour ce qui est des autres sources de création monétaire, les réserves internationales nettes ont accusé une baisse de 3,3% en décembre, quasi-similaire à celle observée le mois précédent. Leur encours s'est établi à 240,9 milliards de dirhams, soit l'équivalent de 5 mois et 25 jours d'importations de biens et services. A. CHANNAJE