Ce sont 6 tendances majeures qui ont marqué le secteur bancaire marocain en 2017. C'est ce qui ressort au moins du rapport annuel sur la supervision bancaire établi par Bank Al Maghrib. Présenté par Hiba Zahoui, Directrice de la supervision bancaire à la banque centrale, le rapport fait savoir que le champ de contrôle de Bank Al-Maghrib s'est élargi en 2017 pour couvrir une population de 86 établissements de crédit et organismes assimilés, et ce, suite à l'agrément de 5 banques participatives. D'ailleurs, la banque centrale a précisé que ce sont 82 agences «participatives» qui ont vu le jour à travers le Royaume. Ce réseau a permis l'ouverture de près de 43 000 comptes soit un montant de dépôt de 1,1 milliards de DH ainsi que le financement d'un encours qui dépasse les 2 milliards de DH. Après Mourabaha et Ijara, bientôt Istissna'a Abordant toujours le volet de la banque participative, Hiba Zahoui a annoncé que la banque centrale a soumissionné deux projets de circulaires devant prochainement être transmis au Conseil supérieur des oulémas. Le premier concerne le financement Istisnaa (financement progressif pour projets) et le second traite des conditions d'exercices de la Caisse centrale de garantie. L'institution, dirigée par Abdellatif Jouahri, a également annoncé la validation, par le CSO, de la convention de compte Mourabaha immobilière, automobile et biens de meubles. Baisse du rythme d'élargissement du réseau physique des banques Par ailleurs, l'activité bancaire, en général, a observé une décélération du rythme d'élargissement du réseau physique des banques à 6388 agences et 7025 GAB. Cette tendance traduit une orientation des banques vers des stratégies de développement des canaux digitaux. Au sujet des comptes bancaires ouverts au Maroc, H. Zahoui indique qu'ils ont atteint près de 26 millions, observant qu'à l'international, la présence des groupes bancaires marocains s'est renforcée pour couvrir 33 pays dont 26 en Afrique. Trois nouvelles conventions de coordination du contrôle bancaire Sur le plan réglementaire, l'année 2017 a été marquée par le chantier d'adoption de la norme comptable internationale «IFRS 9», dont l'entrée en vigueur a été fixée au 1er janvier 2018 et la poursuite des travaux sur la réforme de la classification des créances. De même, les exigences en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ont été rehaussées, en convergence avec les normes internationales du GAFI.Concernant la supervision des activités transfrontalières, Bank Al-Maghrib a conclu trois nouvelles conventions en matière de coordination du contrôle bancaire, portant le nombre de ces conventions à 12 couvrant la majorité des pays de présence. Le crédit à l'équipement dépasse pour la première fois le crédit de trésorerie Aussi, la directrice générale n'a pas manqué de souligner que le crédit bancaire a enregistré une croissance modeste à 3,2% reflétant une décélération des financements destinés aux entreprises non financières à 2,6%, pendant que les crédits aux ménages ont enregistré un taux de progression stable à 4%. C'est le crédit à l'équipement qui a tiré les financements, affichant un bond de 23%, et dépassant pour la première fois le crédit de trésorerie qui, lui, suit une tendance baissière. Le crédit à l'habitat et celui à la consommation enregistrent une croissance aux alentours de 4 à 5%. Par ailleurs, le ratio de solvabilité et de tier 1, respectivement de 13,9% et 11%, sont supérieurs aux exigences minimums bâloises et le taux de créances en souffrance s'est stabilisé à 7,5%, après des hausses successives depuis 2012. Baisse du coût du risque, pour la première fois depuis 2008 Parallèlement, la baisse du coût du risque, pour la première fois depuis 2008, conjuguée à une hausse du Produit net bancaire, ont permis au résultat net des banques, sur base sociale, de s'améliorer de 17,6% par rapport au résultat normatif de l'année précédente. «Pour la première en l'espace d'une décennie, le coût du risque a connu une baisse de l'ordre de 28,7 % pour atteindre 6,4 milliards de dirhams» a déclaré Hiba Zahoui.Sur base consolidée, les neuf groupes bancaires ont réalisé un résultat net-Part du groupe en hausse de 9,2% contre 6% en 2016, dégageant un rendement des actifs de 0,9% et des fonds propres de 10,2%. L'actionnariat du secteur bancaire resté stable Enfin, «l'actionnariat du secteur bancaire est resté stable» précise Zahoui. Les banques à capitaux privés marocains accaparant près des deux tiers des actifs. Les banques publiques détiennent 18% de parts de marché, contre 17% en 2016. Les banques à capitaux étrangers ont 16% de parts de marché. Trois banques de la place concentrent 65% de parts de marché.