Après dix journées de compétition, le Wydad de Casablanca vient de changer son entraîneur. Le Suisse Michel Decastel, ancien coach de l'ASEC Abidjan et de l'Espérance de Tunis, a remplacé le franco-yougoslave Ivica Todorov, dont les résultats n'ont apparemment pas convaincu. C'est le jour de l'Aïd Al Fitr que les dirigeants du Wydad ont choisi pour changer d'entraîneur. Le Suisse Michel Decastel a en effet remplacé le Franco-yougoslave Ivica Todorov à la tête de la direction technique des Rouge et Blanc. Il a été présenté aux joueurs et au staff technique wydadi jeudi après-midi. Le nouveau coach est un connaisseur du football africain et maghrébin. Ses expériences à la tête de deux clubs en particulier en sont les preuves. La première était au sein de l'ASEC Abidjan, club qu'il a entraîné durant deux saisons, 2000 et 2001. Avec le club de la capitale, Michel Decastel a remporté deux fois le titre de champion de Côte d'Ivoire. Le Suisse a par la suite plié bagage. Direction : l'Espérance de Tunis. Là encore, son expérience tunisoise s'est révélée très concluante puisqu'elle s'est terminée avec un titre de champion de Tunisie en 2002. Il a même eu droit au titre honorifique du meilleur entraîneur du championnat local cette année. De janvier à juin 2003, l'ex-international suisse, ancien joueur de plusieurs clubs du championnat helvétique (Neuchâtel Xamax et FC Servette) et français (FC Strasbourg), a pris en main les rênes de l'équipe de première division émiratie, Dubai Cultural Sport. La désignation de ce nouvel entraîneur n'est une surprise pour personne. Tout le monde savait Todorov sur un siège éjectable. Ces derniers temps, les voix s'élevant au sein du club casablancais demandant le limogeage de cet entraîneur se sont faites de plus en plus nombreuses. Les résultats recueillis depuis le début de la saison par les Rouge et Blanc sont loin d'être satisfaisants puisque le club n'a récolté que trois victoires en neuf rencontres. L'équipe dispose en effet de la plus mauvaise ligne d'attaque des dix premiers au classement avec seulement cinq buts inscrits en neuf matches pour deux encaissés. Mais la plus grande source de mécontentement du public et du comité dirigeant était l'élimination de l'équipe des demi-finales de la coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe. Le dernier avertissement a eu lieu pas plus tard que la semaine dernière. La défaite du Wydad face à son éternel ennemi, le Raja, lors du derby casablancais comptant pour la 10ème journée du championnat de première division du Groupement national de football a été la goute qui a fait déborder le vase. Dès le coup de sifflet final de ce derby, une grande partie du public a exigé le départ d'Ivica Todorov. Mais ce dernier avait eu une semaine de répit à la tête de l'équipe. Il se devait coûte que coûte remporter la victoire, samedi dernier, lors de la rencontre retard qui devait l'opposer contre le Chabab de Mohammedia, lanterne rouge du championnat. La rencontre n'a pas eu lieu parce que la pluie qui s'est abattue sur la métropole a rendu la pelouse du complexe sportif Mohammed V impraticable. Malgré cette atmosphère tendue, l'entraîneur se voulait rassurant. Il s'est toujours refusé de parler de résultats insatisfaisants. Pour lui, les différentes critiques émises à son égard sont sans fondements, et les informations faisant état de son imminent remplacement à la tête de l'équipe ne sont que «des bruits de cafés». Mais il se trouve que ces «rumeurs infondées» se sont finalement révélées justes. Si tout le monde attendait le résultat que le Wydad allait recueillir de son déplacement le week-end prochain à Tanger pour le compte de la 11ème journée du championnat de GNF I, la décision du bureau dirigeant a coupé court à toute spéculation, mettant fin aux fonctions d'Ivica Todorov. Avec ce changement d'entraîneur, le WAC vise à sortir d'une zone de turbulences qu'il traverse depuis plusieurs semaines déjà. Quelques mois à peine après le feuilleton des assemblées générales au rythme desquelles les Wydadis ont passé l'été, le club a été replongé dans la tourmente suite à la décision de deux membres du comité, Saïd Bouhajeb et Houssini en l'occurrence, de geler leur activité. Ils reprochent au président du club de déléguer plusieurs de leurs attributions, essentiellement celles en relation avec l'encadrement des jeunes footballeurs, à d'autres membres. Décision suite à laquelle le bureau dirigeant s'est trouvé divisé en deux clans. Le club, pourrait toujours se remettre dans la course au sacre final. Il faudrait pour cela que le groupe reconquiert une certaine stabilité à même de lui garantir de bons résultats. Après tout, le championnat ne fait que commencer.