Entretien avec Narjisse El Joubari, Artiste-peintre Dans cet entretien, la jeune artiste-peintre zaïlachie, Narjisse El Joubari, nous parle de sa participation à une série d'activités d'art plastique tenues à Asilah. ALM : Qu'est-ce qui distingue votre nouvelle peinture murale réalisée en cette période exceptionnelle ? Narjisse El Joubari : J'ai réalisé ma nouvelle peinture murale conformément à l'objectif principal d'une série d'activités organisées à Asilah. C'est de pouvoir créer une ambiance festive et pleine de couleurs permettant d'aider à sortir la population de dépression et de désespoir en ce temps de crise sanitaire, liée au coronavirus. J'ai voulu garder mon style et presque les mêmes formes et tendances dans ma nouvelle peinture : la pluie, le nuage et la pluie. Asilah y est toujours présente avec ses couleurs traditionnelles : blanc et bleu ciel. J'ai essayé d'y faire la paix avec les couleurs pour pouvoir donner aux passants un sentiment d'espoir, de bonheur et de joie. Qu'est-ce que représente pour vous votre participation à cet événement? Je me sens très ravie de prendre part à ce mni-moussem d'Asilah destiné à l'art plastique, et où tous les artistes-peintres participants sont originaires d'Asilah. C'est un mini-moussem culturel 100% zaïlachi. Car c'était très difficile en ce temps de crise sanitaire d'inviter des artistes d'autres villes marocaines et de l'étranger pour y prendre part. Nous avons travaillé dans la joie et dans le strict respect de la distanciation physique ainsi que d'autres mesures sanitaires imposées dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. Nous avons toujours été avec notre masque de protection et loin l'un de l'autre pour la réalisation de nos peintures murales. Pourriez-vous nous parler de votre participation à l'exposition collective organisée dans le cadre de cet événement ? Nous remercions la Fondation du forum d'Asilah d'avoir pensé à organiser, cette année, une exposition réunissant tous les artistes participant à l'atelier de peinture murale. Cette exposition collective- qui se déroule au Centre Hassan II des rencontres internationales- a permis à chacun d'entre nous de présenter sa nouvelle oeuvre réalisée pendant le confinement sanitaire ou en rapport avec cette période exceptionnelle que nous traversons actuellement. J'y ai participé avec une peinture inspirée de cette crise sanitaire que nous vivons et où mon style est toujours présent avec l'empreinte habituelle de la ville d'Asilah. Comment avez-vous développé votre passion pour la peinture ? Je me sens très liée au Moussem culturel d'Asilah, où j'ai eu quand j'étais encore enfant âgé seulement de huit ans, mon premier contact avec les pinceaux, les couleurs et l'art en général. J'étais à l'époque très encouragée par mon père, qui est professeur de philosophie et grand amoureux de l'art plastique. J'ai voulu ainsi développer ma passion en intégrant l'Institut des beaux arts de Tétouan. J'ai pu en tant que jeune artiste communiquer avec le public grâce à ma première participation à l'atelier de peinture murale réalisée en 2006 dans le cadre du Moussem annuel d'Asilah. J'ai participé ensuite à une exposition collective avec des jeunes artistes au Mechouar dans la même ville. J'ai ensuite bénéficié d'une résidence d'artistes à Paris et de plusieurs ateliers de peinture. J'ai présenté mes œuvres dans plusieurs expositions organisées au Maroc et à l'étranger. Etes-vous motivée à prendre part à d'autres événements consacrés à l'art plastique ? Nous devons pour le moment essayer de nous adapter avec notre nouveau mode de vie en ce temps de crise sanitaire dont nous espérons sortir tous pleins d'espoir et en toute sécurité. Il n'empêche que je vais participer à une exposition collective avec des artistes marocains et étrangers en Italie.