Mustapha Mansouri, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, explique les enjeux de la tenue des prochaines Assises de l'emploi. Il détaille les différentes mesures préconisées par son département pour inciter l'accès des jeunes chômeurs au travail. Aujourd'hui Le Maroc : Où en sont les préparatifs des Assises de l'emploi ? Leur date a-t-elle été fixée ? Mustapha Mansouri : Les préparatifs vont bon train. Nous n'avons pas encore fixé la date de la tenue de ces assises. Une réunion est prévue à cet effet avec le Premier ministre en fin de semaine. Les travaux des quatre commissions préparatoires de ces assises seront exposés. La date des Assises sera fixée lors de cette réunion. Tout ce que je pourrais vous dire est que cet important événement aura lieu vers la fin du mois de mai ou au début de juin au plus tard. Quelles sont les principales mesures que les quatre commissions préparatoires préconisent? Il s'agit en effet d'un plan d'action qui contient de nombreuses mesures. La première préconise une modification du système insertion-formation qui profiterait aux candidats dont la formation initiale n'est pas adéquate aux profils les plus demandés sur le marché de l'emploi. Il faudrait les inciter à s'inscrire aux programmes par un certain nombre d'encouragements. Pour les diplômés-chômeurs, les formations vont être payées. Une bourse leur serait même octroyée en plus de garantie d'insertion après la fin de la formation. Pour cela, des contrats spécifiques vont être signés avec des entreprises œuvrant dans des secteurs précis, tels l'informatique, les télécommunications et la gestion des ressources humaines. La deuxième série de mesures concerne les entreprises. Des incitations à l'embauche vont leur être proposées comme des exonérations de l'IGR ou encore un assouplissement des charges sociales durant une période déterminée. Qu'en est-il de l'incitation à l'auto-emploi ? L'encouragement de l'auto-emploi est également prévu avec pour principal objectif de pousser les jeunes à créer leurs propres entreprises en les faisant bénéficier de certaines mesures d'accompagnement comme des facilités de crédit, un accompagnement par les bureaux d'études ainsi que certaines exonérations. Mais ce n'est pas tout. Le plan en élaboration préconise aussi l'exploitation de nouvelles niches d'emploi. C'est le cas de certains avantages accordés à certains citoyens pour une raison ou une autre, comme les agréments d'autocars, de taxis ou l'exploitation des carrières. Nous étudions actuellement les moyens de faire bénéficier les jeunes diplômés chômeurs de ces avantages. Un moyen de leur ouvrir les portes du marché de l'emploi. L'accès à la fonction publique connaîtra également des nouveautés. Lesquelles ? Il s'agit tout simplement de soumettre au concours tous ceux qui désirent adhérer à la fonction publique. Auparavant, toutes les échelles n'étaient pas concernées par les concours d'accès, à l'exception de l'échelle 10. Maintenant, et après la suppression des échelles de 1 à 5, et dans un souci de permettre l'égalité des chances de tous les candidats, un concours devrait être systématiquement organisé pour le recrutement des fonctionnaires. Et puisqu'on est en train de parler de fonction publique, je tiens à signaler que cette dernière n'est pas la solution aux problèmes de chômage que connaît notre pays. Alors que la tendance actuelle est à la réduction des effectifs, la dernière campagne de départ volontaire en est la preuve, les jeunes diplômés-chômeurs insistent tous pour devenir fonctionnaires. J'ai personnellement touché cette réalité à l'occasion de chacune de mes réunions avec les représentants des jeunes diplômés-chômeurs. Les Assises de l'emploi est à ce titre une bonne occasion pour leur proposer d'autres alternatives.