À l'occasion de la tenue des prochaines Assises nationales sur l'emploi, le gouvernement annoncera des mesures concrètes visant à encourager le secteur privé à recruter des diplômés-chômeurs. Les préparatifs pour la tenue des Assises nationales de l'emploi, prévues pour le mois prochain, vont bon train. Annoncée par le gouvernement, au début de l'année 2005, cette méga-rencontre qui réunira tous les acteurs concernés par la question de l'emploi au Maroc, sera l'occasion, pour le gouvernement d'annoncer un plan de lutte contre le chômage basé sur des mesures concrètes et des objectifs précis. En effet, lors de ces rencontres, le Premier ministre, Driss Jettou, compte annoncer, les différentes mesures visant à encourager les entreprises privées à recruter des chômeurs diplômés. De source informée, on apprend que le gouvernement a notamment décidé d'accorder des exonérations fiscales et des privilèges en matière de charges sociales au secteur privé pour l'inciter à participer dans l'effort national pour la résorption du chômage. Ainsi, pour tout emploi d'un jeune diplômé sans expérience, l'employeur bénéficiera d'une exonération totale, durant trois ans, de l'impôt général sur le revenu (IGR) pour le poste d'emploi en question. Rappelons que le secteur s'est toujours plaint des taux d'imposition pratiqués sur le revenu au Maroc qu'il juge très élevés par rapport à ceux appliqués dans d'autres pays. Des taux qui découragent les entreprises marocaines en matière d'emploi, ce qui les pousse à limiter au maximum leur politique de recrutement. L'exonération envisagée par le gouvernement pour les nouveaux recrutements a donc pour objectif de permettre aux entreprises de recruter sans courir le risque de voir les charges fiscales peser sur leurs finances. Cette mesure sera accompagnée par une réduction très importante des charges sociales. Ainsi, l'employeur pourra bénéficier, pour le recrutement d'un diplômé chômeur, d'une réduction sur les charges sociales également pour trois ans. Par ailleurs, sachant que la plupart des diplômés chômeurs qui se trouvent actuellement sur le marché de l'emploi n'ont pas le profil dont ont besoin les entreprises, le gouvernement a prévu une mesure susceptible d'y remédier. En effet, étant donné que la majorité des diplômés chômeurs n'ont pas la formation technique spécialisée qui intéresse le secteur privé, le gouvernement participera aux frais de leur formation au sien des entreprises qui les auront recrutés. Il s'agit donc d'une subvention de la formation que l'Etat accordera aux entreprises qui recruteront des jeunes diplômés. Ainsi, le package dont bénéficiera une entreprise privée au moment de recruter un diplômé chômeur comprend trois avantages, à savoir une enveloppe pour subventionner la formation, une exonération sur l'IGR durant trois ans et une réduction sur les charges sociales. D'un autre côté, le gouvernement annoncera lors des Assises nationales de nouvelles formules pour encourager l'auto-emploi chez les jeunes diplômés. Ainsi, à l'occasion de la tenue des Assises nationales sur l'emploi, le gouvernement signera quelques conventions avec des partenaires privés portant sur l'assistance des jeunes diplômés désireux de créer leurs propres entreprises. S'agissant du cadre administratif chargé d'assister les jeunes dans leur quête de l'emploi, le gouvernement annoncerait la création d'une nouvelle agence qui assumera cette responsabilité. Ce nouveau département remplacerait la fameuse Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC). Rappelons que cette agence, outre le fameux scandale d'Annajat qui sera toujours associé à son nom, n'a enregistré aucun résultat positif et son bilan reste très médiocre par rapport à ce que l'on attendait d'elle. Il faut aussi signaler que, même en ce qui concerne les recrutements massifs pour des emplois à l'étranger qui est l'une de ses principales prérogatives, elle ne fait plus l'affaire. Car, après le scandale d'Annajat, elle a perdu sa crédibilité tant aux yeux des chercheurs d'emploi que des opérateurs internationaux. C'est le cas, en ce qui concerne la mise en application de l'accord maroco-espagnol qui prévoit que le quota en recrutement de la main-d'œuvre spécialisée accordé au Maroc chaque année par l'Espagne soit géré par l'ANAPEC. Cet accord a en fait été marqué par des irrégularités et une mauvaise gestion de la part de ladite agence ce qui ne lui a pas permis de donner le résultat escompté par les gouvernements marocain et espagnol. Il est à rappeler que le plan national pour la résorption du chômage, qui sera révélé à l'occasion des Assises nationales de l'emploi, est le résultat d'un travail de réflexion effectué par quatre sous-Commissions composées de représentants de quatre départements ministériels sous la coordination du ministre de l'Emploi, Mustapha Mansouri. Les prochaines Assises nationales de l'emploi ne seront donc pas de simples rencontres visant à échanger des idées ou à établir des recommandations auxquelles il ne sera donné aucune suite après la clôture. Elles seront l'occasion pour le gouvernement d'annoncer des mesures concrètes susceptibles de promouvoir l'emploi et de réduire le taux de chômage.