Un livre opportun. Intitulé «Coronavirus, la fin d'un monde», cet ouvrage conçu par l'écrivain et journaliste Abdelhak Najib et Imane Kendili, psychiatre et addictologue, est publié, chez Orion éditions, à un moment de grandes questions sur le futur de l'humanité. Les projections multiples dans une nouvelle normalité, s'adaptant à la dictature de la Covid19 et ses préceptes, n'étant pas encore définies. Dans ce sens, les deux auteurs ont, comme ils le précisent, «réfléchi et sublimé ce grand moment d'introspection confinée pour tracer les sillons d'un nouveau monde qui se réfléchit déjà à travers une technologie inutile et une économie guère salvatrice devant un virus qui décime». En détail, le livre offre une lecture multiple sociale, psychologique, économique et politique mais surtout humaine abordant de manière pratique les nouvelles adaptations, les maux qui en découleraient, les outils de résilience et de sublimation pour l'individu, le couple et les enfants de demain. Pour introduire cette publication, un préambule est signé par l'éminent écrivain franco-suisse et universitaire, Jean-Marie Heydt, qui indique : «Nous étions tellement dans nos certitudes, que nous en avions oublié notre nitude et cela nous aveuglait. Nous pensions pouvoir tout vaincre, y compris la guerre, alors que nous sommes très nombreux à ne la connaître qu'au travers de la télévision ou dans les jeux vidéo». Le livre est également agrémenté d'un avant-propos embrassé par le romancier, poète et sémiologue Nourredine Bousfiha. «Il apparaît évident que notre vie ne sera plus tout à fait la même. Soutenir le contraire, c'est être dans le déni le plus total. La rupture avec le passé est en partie consommée. Nous sommes déjà bouleversés dans notre vie quotidienne, dans notre mouvance, dans notre langage, dans notre rapport à nous-mêmes et aux autres, au temps, à l'espace. Tout a été bousculé, chamboulé. Nous sommes contraints de trouver dans cette configuration des solutions, à défaut des ersatz, même piètres et nous prions qu'ils soient fonctionnels», estime ce spécialiste des arts et des littératures. Et ce n'est pas tout. Un échiquier économique en postface est dressé dans le livre par l'ex-directrice générale de la Bourse de Casablanca, Hind Bouhia. «Les deux secteurs de la santé et de l'éducation ont été laissés de côté par plusieurs nations pour privilégier les infrastructures imposantes et la puissance des industries. Un capitalisme qui n'avait plus de freins rendant les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus démunis et plus écrasés. Une réalité qui n'a été contredite que par le numérique, et maintenant par le virus», estime-t-elle. Pour mettre en avant leur profondeur et matérialisation émotionnelle, les propos sont garnis de dessins pensés et réalisés en exclusivité pour l'ouvrage par l'artiste Nadia Chellaoui.