Un bilan d'étape de la situation pandémique dressé dimanche soir à Rabat «Il est difficile de tout déconfiner». Les propos du chef de gouvernement, dimanche soir à Rabat, lors d'un point de presse conjoint avec le ministre de la santé, laissent voir que le chemin est encore long avant le retour à la vie normale. Déjà, le cas de la ville de Tanger a retardé le passage à une autre phase du déconfinement comme l'a précisé Saad Dine El Otmani lors de cet événement tenu avant le passage effectif à cette 3ème phase dans la nuit du dimanche à lundi. Une rencontre organisée également pour mettre l'accent sur la situation pandémique et la célébration de l'Aïd Al-Adha dans de bonnes conditions de santé. Bonne fête, bonne santé ! A ce propos, le gouvernement tient à une fête sans problème de santé pour les citoyens. C'est pourquoi il invite vivement les Marocains à «ne voyager que pour une nécessité extrême !». L'objectif ultime étant d'éviter les encombrements dans les moyens de transport en commun et les gares. «La Covid19 est toujours là. Nous ne sommes pas encore sortis de la situation pandémique», prévient Khalid Ait Taleb en mettant à son tour l'accent sur les déplacements à éviter pendant Aïd Al-Adha. Situation maîtrisée jusqu'à fin juin Le ministre de la santé ne manque pas de détailler la situation pandémique qui est, comme il l'indique, «maîtrisée» au Maroc. Dans ce sens, il s'appuie sur des indicateurs, notamment les cas graves et le taux de létalité. «Jusqu'à fin juin, la situation était maîtrisée au Maroc. Dès lors, elle a changé puisque certaines zones connaissent une dynamique et le nombre de décès a augmenté», ajoute M. Ait Taleb. Le taux de létalité étant de 1,6%, au moment où celui des cas positifs se chiffre à 1,7% et le taux des cas sans contamination s'élève à environ 98%. Le tout en évoquant les recommandations de l'OMS qui ne voit pas encore le pic de la pandémie et se prépare à une 2ème tranche. Le masque comme seul moyen de protection En s'exprimant sur l'expérience mondiale, le ministre marocain précise que «le masque est le seul moyen pour lutter contre le virus». «Nous ne savons pas si la Covid-19 a une saisonnalité. C'est ce qui nous interpelle», ajoute-t-il. Par l'occasion, le responsable s'explique sur la programmation d'un seul bilan par jour à 18h depuis le week-end dernier. L'objectif étant de ne pas semer la confusion dans les esprits. …./…. …./….En termes de communication, le ministère prévoit une émission quotidienne et une autre hebdomadaire. Un RO à 0,7%, mais selon les zones De son côté, le taux de reproduction (RO) s'estime, selon le ministre, à 0,7%. «Mais cela dépend des zones», enchaîne-t-il. Dans ce sens, il indique que Tanger n'est pas différente par rapport à sa situation pandémique. Déjà, la ville du détroit a fait l'objet d'une étude génomique dont les résultats étaient attendus lundi. «Les habitants étaient confinés, mais avec la dynamique enclenchée, la situation y a changé», commente-t-il. Et ce n'est pas tout. Le responsable ne manque pas de passer un message aux jeunes de moins de 40 ans qui bougent assez en période estivale. «Ils mettent en danger les personnes fragiles âgées de 60 ans», avance M. Ait Taleb. S'agissant des lits de réanimation, ils sont 1.250 à être réservés dans les hôpitaux à la Covid19. Les cas symptomatiques étant dans des structures hospitalières contrairement aux asymptomatiques qui ne le sont pas. «Les cas asymptomatiques dépendent de l'immunité de l'individu. Un patient porteur du virus reste contagieux jusqu'à preuve du contraire», détaille-t-il. Quant au nombre des laboratoires, il s'élève, selon le ministre, à 26 publics actuellement outre ceux existant dans les établissements publics et d'autres autorisés dans le secteur privé. Aussi, le nombre de tests réalisés se chiffre à 1.196.000, soit 20.000 tests par jour. «Un record», exalte-t-il. Toujours pas de visibilité sur la rentrée scolaire Le virus n'étant pas clair et surprenant, les décisions concernant la rentrée scolaire ne seront annoncées qu'au bon moment selon le chef de gouvernement en réponse à une question posée par ALM. Le ministère de l'éducation nationale ayant préparé trois scénarios pour n'en retenir que le plus adapté selon l'évolution de la situation sanitaire dans le pays. Aussi, le classement des zones n'a pas subi de changement pour l'heure. Cela étant, les deux responsables n'ont pas manqué de devoir une fière chandelle au Souverain dont les orientations ont sauvé le pays.