La surreprésentation des femmes dans les emplois liés à la santé et aux services de soins les surexpose au nouveau coronavirus (covid-19) et fait augmenter, de manière substantielle, le risque de contamination chez elles. C'est ce qu'indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) à l'occasion de la Journée mondiale de la population, célébrée cette année sous le thème de la protection des droits et de la santé des femmes et des filles face à cette pandémie. Le HCP qui a présenté, dans ce sens, quelques éléments d'information sur les risques sanitaires et psychologiques encourus par les femmes, à la lumière des résultats de l'Enquête auprès des ménages réalisée durant le mois d'avril, souligne que les femmes représentent 58% du personnel médical et 67% du personnel paramédical (infirmiers et techniciens). « Durant son instauration, le confinement a fortement impacté l'accès aux services de santé pour les femmes. Alors que les efforts se concentrent sur la réduction de la propagation du virus, des services essentiels tels que l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive ont été perturbés », explique le HCP, en notant que chez les ménages ayant parmi leurs membres des femmes éligibles aux services des consultations prénatales et postnatales, 30% ont dû renoncer à ces services pendant le confinement sanitaire au moment où parmi les ménages concernés par la santé reproductive, 34% n'ont pas accédé aux services de santé pendant le confinement . Cette crise, selon HCP, semble, par ailleurs, avoir précarisé davantage les membres des ménages dirigés par les femmes, toujours du point de vue de l'accès aux soins de santé. « Sur l'ensemble des ménages dirigés par les femmes ayant un membre ou plus souffrant de maladies ordinaires, près de 47,5% n'a pas accédé aux services de santé contre 37,9% des ménages dirigés par un homme ». S'agissant des risques liés à la détresse psychologique, le HCP affirme que les femmes et les hommes sont exposés différemment aux effets psychologiques de la Covid-19. Si selon l'Enquête auprès des ménages, les principales conséquences sont le trouble du sommeil, l'anxiété, la peur et les comportements obsessionnels, le HCP note que les femmes chefs de ménage apparaissent plus touchées par cette détresse psychologique que les hommes. En effet, les femmes semblent plus touchées par le trouble de sommeil que les hommes (26% contre 23%), par l'anxiété (51% contre 49%) et par la dépression (9% contre 6%).