51% n'ont pas de produits désinfectants Au Maroc, 27% des ménages ne disposent pas de bavette et 41% en disposent en quantités insuffisantes. C'est ce que révèle l'enquête du HCP sur l'impact du coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages dont les résultats ont été livrés mardi 19 mai. Seulement 33% des ménages déclarent disposer de bavettes et de masques de protection en quantités suffisantes. Le HCP fait remarquer que 58% des ménages aisés disposent de bavettes et de masques en quantités suffisantes, contre 27% pour les pauvres. Pour les ménages, l'indisponibilité de ces produits est essentiellement due à l'insuffisance de l'offre sur le marché (78%) et à la demande excessive (10%). Par ailleurs, un ménage sur deux au Maroc (51%) ne dispose pas de produits de désinfectants. La situation est davantage alarmante en milieu rural avec un taux qui atteint les 70%. 79% des ménages aisés en disposent en quantités suffisantes contre seulement 28% des ménages pauvres. Toutefois, le HCP signale «parmi les ménages qui ne disposent pas de ces produits ou en disposent mais en quantité insuffisante, 50% n'ont pas cherché à en acheter et 36% leur budget ne leur permet pas de s'en procurer». Il en va de même pour les thermomètres. 84% des ménages n'en disposent pas tout simplement parce qu'ils n'ont pas cherché à s'en procurer. Pour 9% des ménages, la raison de ne pas en disposer est le manque d'argent. Pour ce qui est des médicaments habituellement consommés, 57% déclarent ne pas en disposer. La part des ménages ne disposant pas de médicaments passe de 34% parmi les ménages aisés à 65% parmi les pauvres. Les raisons de non disposition des ménages de ces médicaments ou de disposition en quantités insuffisantes sont le fait de ne pas avoir cherché à s'en procurer pour 82% des ménages, et le manque d'argent pour 16%. Pour 93% des ménages, les produits alimentaires de base sont disponibles Si la disponibilité des ménages en produits d'hygiène pose problème, ce n'est pas le cas pour les produits alimentaires de base. Pour 93% des ménages, les produits alimentaires de première nécessité (farine, huile, sucre, légumes, légumineuses, etc.) sont disponibles sur le marché au cours du confinement et en quantités suffisantes. «Ces produits sont peu disponibles pour 6% des ménages, 11% en milieu rural et 4% en milieu urbain. Cette proportion est de 8% parmi les ménages pauvres et de 3% parmi les aisés», indique le HCP. 24% des ménages estiment que les prix des produits alimentaires de base ont augmenté au cours du confinement alors que pour 75% ces prix n'ont connu aucun changement aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural et quel que soit le niveau de vie des ménages. Le gaz butane, utilisé par 99% des Marocains comme principale source d'énergie pour la cuisson, est disponible sur le marché en quantités suffisantes pour la quasi-totalité des ménages (97%). Les malades chroniques renoncent aux services de santé par peur d'être contaminés Le confinement sanitaire entrave l'accès aux soins de santé particulièrement pour les personnes souffrant de maladies chroniques. Selon l'enquête, 48% des ménages ayant un membre ou plus souffrant de maladies chroniques n'ont pas accédé aux services de santé (46% en milieu urbain et 53% en milieu rural). Pour ce qui est de la vaccination des enfants, bon nombre de ménages ont préféré y renoncer. Ainsi, 11% des ménages marocains ont des enfants à vacciner. 36% d'entre eux ont dû renoncer aux services de vaccination. Parmi les 5% des ménages ayant parmi leurs membres des femmes éligibles aux services des consultations prénatales et postnatales, 30% ont dû renoncer à ces services. En outre, parmi les 6% des ménages concernés par la santé reproductive, 34% n'ont pas accédé aux services de santé pendant le confinement. La principale raison de la réduction importante des consultations s'explique par la peur de la contamination. A ce sujet, le HCP dans son enquête fait savoir que 40% des ménages renoncent aux services de santé en cas de maladies chroniques par peur d'être contaminés par le Covid-19. C'est le cas de 39,5% des ménages ayant au moins un membre souffrant de maladies chroniques, 52,5% des ménages concernés par les maladies ordinaires, 61% des ménages concernés par la vaccination des enfants, 51% pour ceux concernés par les consultations prénatales et postnatales et 64% pour les ménages concernés par les services de santé reproductive.