Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Nabil Benabdallah, a dévoilé mercredi un plan d'action gouvernemental en six points destiné à lutter contre la corruption. Invité du journal de la mi-journée de la "TVM", M. Benabdallah a précisé que ce plan se fonde, en premier lieu, sur la réforme de la loi sur la déclaration des biens, ce qui va permettre de respecter scrupuleusement ce texte lors de l'entrée en fonction dans un poste de responsabilité et à la fin de la mission. Il s'agit également de la promulgation de la loi sur le blanchiment d'argent dans les plus brefs délais, en plus de la loi sur l'exécution des jugements, a-t-il ajouté. La deuxième mesure porte sur la création d'une instance chargée du suivi des affaires de corruption, laquelle instance constituera pour l'Etat un organe d'assainissement, tandis que le troisième point tend à la consolidation de la transparence dans les marchés publics, à travers la révision de l'actuel décret. Quant à la quatrième disposition, elle concerne le développement des mécanismes de suivi, de contrôle et d'audit interne au sein des administrations en mettant en place un nouveau régime de contrôle de la gestion et la révision des prérogatives de l'inspection générale des départements ministériels et le renforcement de son rôle. Dans ce sens, a-t-il expliqué, il sera procédé à la simplification des procédures administratives. Ainsi, la carte d'identité nationale comportera toutes les données de manière à éviter le recours à d'autres documents, comme l'extrait d'acte de naissance et le certificat de résidence. La même chose sera appliquée pour la carte grise et le permis de conduire. En tant que cinquième point de cette panoplie de mesures, l'adoption de l'administration électronique (e-administration) et la facilitation de l'accès des citoyens aux établissements administratifs sont de nature à alléger le fardeau des procédures et à éviter le recours à certains documents dont la demande ou l'obtention peut donner lieu à un acte de corruption. Le plan d'action n'a pas omis l'importance des volets de la pédagogie et de la sensibilisation dans la lutte contre ce fléau. C'est dans ce cadre que le sixième point a porté sur la constitution d'une commission placée sous les auspices du ministre de la modernisation des secteurs publics dont la mission sera de présenter, dans un délai de 15 jours, des mesures concrètes pour la mise en application de ce plan. Elle sera composée de secrétaires généraux des départements ministériels. Par ailleurs, le ministre a rappelé que le programme du gouvernement a placé parmi ses priorités la lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique, soulignant que c'est dans ce cadre que le Conseil de gouvernement a adopté, le 31 mars dernier, la convention internationale de lutte contre la corruption, sachant bien que le Maroc a ratifié cette convention le 31 octobre 2004. L'adoption fie le lancement de mesures concrètes à cette fin et c'est ce que le gouvernement a effectivement entrepris à travers la réunion présidée, il y a quelques jours par le Premier ministre, en présence des départements concernés directement par la question. "Nous devons croire en la possibilité de combattre ce fléau qui ronge la société marocaine", a dit le ministre, considérant qu'il est "du devoir du gouvernement d'attirer l'attention des citoyens sur ce phénomène qui a pris de l'ampleur".