Après la malencontreuse nouvelle sur sa privation des subventions publiques, puis un «retour» escompté sur cette décision, le Festival de Rabat sort vainqueur de l'épreuve. Pleins feux sur un heureux accouchement. Le Festival de Rabat sera éclaté sur plusieurs périodes de l'année. Généraliste, sachant qu'il cristallise toutes sortes de disciplines artistiques et culturelles (musique, littérature, cinéma, arts plastiques, etc), ce festival, le plus grand en son genre au Maroc, se déroulera désormais sur plusieurs étapes de l'année. Contactées par « ALM », des sources proches de l'Association du Festival de Rabat nous ont indiqué avoir retenu trois dates : du 22 au 31 juillet, aura lieu le Festival international de la musique; au mois de Ramadan prochain, le Festival de littérature et des musiques sacrées ; et à partir du 22 mars, le Festival arabe de théâtre. S'agissant de ce dernier, l'Association du Festival de Rabat nous a précisé qu'il s'agissait du vieux-nouveau « Printemps du théâtre arabe ». Initié par d'anciens ministres de la Culture (M.Benaïssa, entre autres), ce festival sera «adopté» par l'Association du Festival de Rabat, en collaboration avec le ministère d'Achaâri. Reste maintenant le cinéma. Pour cette manifestation, couronnée par le Grand Prix Hassan II, une date précise n'a pas encore été indiquée. Exceptionnellement pour 2005, ce festival, baptisé du nom du défunt Souverain, coïncidera avec le Festival international de la musique prévu, rappelons-le, du 22 au 31 juillet 2005. Pour le Festival de poésie également, dont le programme était d'habitude établi par l'Union des écrivains du Maroc (UEM), il se tiendra en même temps que celui de la littérature et des musiques sacrées (Ramadan). Pour l'édition 2005, les «juilletistes» devront se contenter de musique et de cinéma. Qu'à cela ne tienne, puisque le Festival de Rabat venait de sortir vainqueur d'une pénible épreuve. Souvenez-vous, il y a quelques mois, on annonçait la «mise à mort» du Festival de Rabat après une décision controversée prise par les trois Conseils de Rabat (Conseil de la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, Conseil de la ville de Rabat et Conseil de la préfecture de Rabat), laquelle consistait à priver la manifestation des subventions qui lui ont été jusqu'ici octroyées par les autorités de la capitale. Décision sur laquelle étaient revenus les Conseils en question, présidés par des personnes ayant la même appartenance politique, tant cette décision était contestée sur les colonnes des médias mais aussi par les fidèles habitués de cette grand-messe. Créé il y a maintenant onze ans, le Festival de Rabat a indéniablement injecté une forte dynamique à la scène culturelle au Maroc. En plus de sa contribution à l'animation de la vie publique nationale, traduite par l'esprit de fête qu'il n'a eu de cesse de promouvoir dans la capitale (concerts, spectacles de rue, feux d'artifice, etc), en plus également de sa popularité et donc de son accessibilité à toutes les couches sociales de notre pays, en plus aussi de la culture de partage qu'il a favorisée, sachant que cet événement est devenu une destination habituelle pour des artistes et gens de culture venant de différents horizons du monde, le Festival de Rabat a réussi, au fil des dix éditions écoulées, à s'inscrire dans le circuit des plus grands festivals internationaux. Après une décennie d'efforts, il est temps de penser à redéployer le méga-festival sur plusieurs périodes de l'année. L'initiative que vient de prendre, dans ce sens, l'Association du Festival de Rabat porte ainsi plein de promesses. Bon vent…