Rien ne semble empêcher Boussy de retrouver son public marocain, fût-ce même cet accident de Tétouan dont elle est sortie indemne. Après le nord, c'est à Agadir qu'on a retrouvé cette grande actrice égyptienne. Un vibrant hommage lui a été rendu par le Festival "Timitar". ALM : Un mot d'abord sur votre état de santé, après le malencontreux accident que vous avez eu à votre retour du Festival du film méditerranéen de Tétouan... Boussy : Il faut préciser que mon voyage actuellement à Agadir est le premier que j'aie effectué après l'accident que j'ai eu, avec ma consoeur l'actrice Leïla Oloui, sur la route de Tétouan. Cet accident, voyez-vous, ne m'a pas empêché de refaire le voyage pour renouer avec le Maroc, mon second pays après l'Egypte, et avec son peuple accueillant.
Etes-vous spécialement revenue pour le Festival "Timitar" d'Agadir? Je remercie les organisateurs de ce festival d'avoir pensé à me rendre hommage. Cela m'est allé droit au coeur.
Quel est l'aspect qui vous a le plus passionné dans ce festival? J'ai été doublement impressionnée. Il y a d'abord la qualité des artistes invités, cela fait plaisir que ce festival soit la destination des grandes célébrités et des nouveaux leaders, du monde des arts et du spectacle. Parmi les concerts que j'ai beaucoup appréciés, je citerai celui de Lotfi Bouchnak. Et puis, j'ai été fascinée par la popularité de "Timitar". En dépit de l'âge de ce festival, qui en est à sa 2ème édition, il a réussi à drainer les grandes foules. Cela tient, évidemment, à la qualité d'organisation mais aussi à la gratuité des spectacles.
Comment trouvez-vous la vie culturelle au Maroc? Le Maroc a su préserver son identité culturelle, sauvegarder son patrimoine historique tout en restant ouvert à d'autres influences. C'est la raison pour laquelle votre pays a pu s'enrichir culturellement.
Votre absence sur le grand et petit écrans se fait de plus en plus remarquer. Qu'est-ce qui expliquerait cette absence? Une grande partie des rôles qui me sont proposés ne correspondent pas à mes attentes. Les scénarios, qui sont généralement d'ordre comique, ne sont pas de bon niveau. Ceci dit, je continue à tourner. Dernièrement, j'ai interprété un rôle dans le téléfeuilleton "Ahlam Hind Al Khachab", qui n'est pas encore diffusé au Maroc, et un autre rôle dans la série "Amour après délibérations". A préciser que le tournage de cette série a été interrompu après mon accident.
Vous êtes la femme d'une star du cinéma arabe, en l'occurrence Nour-Chérif. Le prestige de votre mari ne vous a-t-il pas fait de l'ombre? Depuis notre mariage, nous nous sommes fixé une règle de conduite: Ni moi, ni lui ne doit intervenir dans la vie professionnelle de l'autre. Mais il faut dire que je suis un peu pénalisée par mon statut, outre mes charges professionnelles, par mes lourdes responsabilités vis-à-vis du foyer.
Combien avez-vous d'enfants? J'ai deux filles, Mia et Sara.
Que pensez-vous du déclin du cinéma marocain? Le film marocain jouit, à présent, d'un grand prestige international.
Quels sont les films qui vous auront impressionnés? En plus de "Mémoire en détention", j'ai beaucoup apprécié "Tarfaya" de Daoud Aoulad Essyad.
Vous êtes connue pour votre passion des chants et de la musique. Que connaissez-vous de la scène lyrique marocaine? J'admire beaucoup Abdelhadi Belkhayat et Abdelouhab Doukkali. Simplement, je me demande pourquoi ces deux chanteurs, dont le talent est indéniable, n'animent pas de concert hors de leur pays. Que peut l'artiste contre la flambée de violence qui gagne le monde? L'artiste a un grand impact sur le public, dont il reste le plus proche. Mais de tous les arts, le théâtre et plus particulièrement le chant agissent, aussi rapidement qu'efficacement, sur les esprits. Il faut reconnaître que ces deux genres ont une grande vertu mobilisatrice. Seulement, il ne faut pas se leurrer sur leur capacité à changer le cours des choses, sachant bien que le pouvoir de décision reste entre les mains des décideurs politiques.