La migration vers le cashless est tributaire d'une refonte profonde de l'écosystème existant avec une forte implication de l'ensemble des parties prenantes, en l'occurrence administration publique, institutions financières, établissements de paiement, opérateurs téléphoniques et donneurs d'ordre Hygiène et paiement en espèce ne vont pas de pair en ce temps de coronavirus. La manipulation des billets de banque et pièces de monnaie semblerait être une source de transmission du virus. Un réel enjeu sanitaire s'impose, aujourd'hui, laissant pousser la réflexion sur le risque de circulation du cash en ce temps de crise sanitaire et la nécessité d'une migration vers le cashless. Si certains pays ont réussi le pari de la dématérialisation des paiements, l'Afrique est loin de relever ce défi, encore plus pour le Maroc où le cash fait partie intégrante de la culture de consommation. Certes, l'implémentation des services digitaux s'accélère au vu de la situation actuelle mais un énorme gap est à franchir pour orienter l'ensemble des transactions vers les canaux digitaux. Bien que la taux de bancarisation se consolide, le recours au cash est indispensable pour les Marocains. Au Maroc seulement 12% des cartes sont utilisées pour des paiements alors que 88% d'usage sont orientées «retrait». Si l'on se réfère aux statistiques de l'activité monétique du premier trimestre 2020, le retrait effectué par les cartes marocaines affiche une progression de 8% comparé aux trois premiers mois de l'année. On relève donc la réalisation de 77 millions d'opérations à fin mars, soit des retraits avoisinant les 73 milliards de dirhams. Alors que dans le monde, les instances financières discutent de la probabilité d'une monnaie digitale, le Maroc franchit à peine le seuil du mobile paiement. L'usage est à son stade embryonnaire mais promet de grandes perspectives en termes de réduction de la circulation du cash dont le coût est relativement important pour l'économie nationale. Toutefois, le m-paiement n'est pas l'unique solution pour passer à «zéro cash». Les experts sont unanimes sur la nécessité de développer un mix de moyen de paiement qui offre à tout un chacun l'expérience de paiement qui répond à la fois à ses besoins et à ses contraintes. Pour atteindre cet objectif, il faudrait réunir tous les ingrédients qui favoriseraient cette transition. Car la migration vers le cashless est tributaire d'une refonte profonde de l'écosystème existant avec une forte implication de l'ensemble des parties prenantes, en l'occurrence administration publique, institutions financières, établissements de paiement, opérateurs téléphoniques et donneurs d'ordre. C'est d'ailleurs autour de cette approche participative que le Maroc a bâti sa stratégie d'inclusion financière. Le Maroc dispose aujourd'hui d'une vision prometteuse qui tend à renforcer l'inclusion financière de la population en intégrant plus de 60% de Marocains non bancarisés. Le lancement de solutions de paiement mobile vient appuyer ce dispositif. Objectif à atteindre : 6 millions de Marocains devraient être intégrés dans le circuit financier à l'horizon 2024. m-paiement : un lancement dynamisé par le Covid-19 Lancé en 2018, ce n'est que ces derniers mois que l'opérationnalisation des solutions dédiées au mobile paiement commence à se faire sentir. Le contexte actuel est venu dynamiser ce lancement du fait que les exigences de la situation sanitaire favorisent une dématérialisation des démarches. En témoignent les spots publicitaires des différents opérateurs qui vantent non seulement les mérites de leurs solutions mais également l'intérêt du mobile paiement en termes de flexibilité, d'optimisation de temps et de coûts. Le concept du mobile paiement fait du téléphone un terminal de paiement électronique à travers des transactions liant le client au commerçant ou bien le commerçant à son fournisseur. Plusieurs transactions sont possibles via ce canal. Citons à cet effet le transfert d'argent, le paiement de commerçants, le paiement de facture ainsi que le retrait et le dépôts d'espèce. Les efforts consentis dans ce sens convergent également vers le renforcement des infrastructures de paiement avec la mise en place d'un "switch national de paiement ainsi que vers la sécurisation des opérations effectués via ce canal. Le plafond des opérations «contactless» se consolide Les dispositions de l'état d'urgence sanitaire et les exigences de distanciation sociale ont poussé les acteurs financiers à réadapter les outils de travail. L'idée étant de favoriser les échanges en réduisant le risque de contamination. Parmi les mesures prises, on note l'augmentation du plafond des opérations "contactless" (sans contact). Ce travail amorcé par Visa en collaboration avec les différentes banques de la place et partenaires a permis de mettre en œuvre une nouvelle limite sans code PIN. On observe dans ce sens une augmentation de 74% par rapport au seuil initialement fixé. Ainsi, le plafond est désormais défini à 400 dirhams. A cet effet, l'augmentation du plafond du service de paiement facile Visa à 400 dirhams accorde aux consommateurs la possibilité de payer simplement et en toute sécurité des achats plus importants sans avoir à saisir de code PIN. Se référant à Visa, la technologie sans contact constitue le moyen le plus rapide, le plus pratique et le plus sûr de payer, tant pour les consommateurs que pour les commerçants, en permettant des paiements par simple «Tap to Pay».