Le projet était dans le pipe depuis 2015 L'organisation des concours est très coûteuse pour le gouvernement tout comme les familles qui doivent supporter des frais supplémentaires relativement importants. Le coronavirus semble accélérer beaucoup de choses. Annoncée depuis plusieurs années, l'annulation des concours d'accès à certains écoles et établissements d'enseignement supérieur fait de nouveau l'actualité. Alors que le ministre de tutelle est attendu au Parlement dans les prochains jours pour détailler le plan de son département concernant la fin de l'année scolaire, certaines grandes décisions pourraient trouver leur chemin à la réalisation bien avant. Dans ce sens, les bacheliers voulant accéder à certaines grandes écoles d'enseignement supérieur comme l'ENSA, l'ENSAM, l'ENSAD et l'ENCG ne devraient plus passer par l'étape des fameux concours. La sélection se fera ainsi sur la base uniquement des notes obtenues par les bacheliers. Concrètement, la sélection se fera en ligne à travers la plateforme électronique «Tawjihi» pour la rentrée universitaire 2020-2021. Les responsables veulent ainsi adapter les modes de fonctionnement à la conjoncture actuelle marquée par la pandémie du coronavirus. Cela dit, le projet de l'annulation des concours pourrait avoir d'autres explications, notamment d'ordre financier. D'ailleurs, le projet existe depuis des années déjà. Dès 2015, les responsables avaient annoncé leur volonté de procéder à la suppression de tous les concours d'accès aux établissements à accès régulé en se basant uniquement sur les notes obtenues à l'examen du baccalauréat ainsi que les examens régionaux. Les concours devaient être utilisés pour la dernière fois pour la rentrée universitaire 2015-2016. Le gouvernement avait dû faire machine arrière sans donner des explications plausibles. En tout cas, ce dispositif allait reposer sur une base de données à l'échelle nationale concernant les notes des bacheliers. Les responsables comptaient ainsi économiser les frais d'organisation des concours d'accès qui se comptent probablement par dizaines avec des budgets conséquents. En effet, l'organisation des concours est très coûteuse pour le gouvernement tout comme les familles qui doivent supporter des frais supplémentaires relativement importants. Reste à savoir maintenant si la suppression des concours dans les quelques établissements d'enseignement à accès régulé sera bien accueillie à la fois par les familles et les enseignants. Car en dépit de ses bienfaits, le nouveau système de sélection pour les grandes écoles publiques risque aussi de faire de nombreux mécontents. Pour rappel, certaines voix s'étaient levées durant les dernières années pour critiquer l'annulation des concours d'accès par le gouvernement de l'époque. En tout cas, cette première expérience sera déterminante pour la suite. Si la rentrée universitaire se fait sans couacs, les responsables pourraient élargir dès les années prochaines la liste des établissements et écoles d'enseignement supérieur à accès régulé mais sans concours avec une sélection des candidats uniquement sur la base des notes obtenues lors de l'examen du baccalauréat.