Nasser Kamel, secrétaire général de l'UpM. Face à la pression qu'exerce le Covid-19 sur l'approvisionnement en eau, les experts du pourtour méditerranéen se penchent sur l'élaboration de plans d'urgence et de rétablissement pour le secteur face à la pandémie. L'Union pour la Méditerranée (UpM) dirige dans ce sens un travail auquel participent des experts des pays membres dont le Maroc. Des réunions à distance sont menées actuellement favorisant le partage d'expérience en termes de services d'eau et d'assainissement déployés en ce temps de crise ainsi que de solution pour lutter efficacement contre la pénurie de cette ressource. «L'eau doit être au centre de tout plan de relance et de développement visant à lutter contre les conséquences de la pandémie Covid-19 dans la région. La crise est un nouveau rappel pour ce secteur vital qui doit toujours être financièrement viable et techniquement capable», explique dans ce sens Nasser Kamel, secrétaire général de l'UpM. Et de préciser que «les conséquences du Covid-19 obligent la région euro-méditerranéenne à s'approprier les modèles de production et de consommation plus durables». Si certains pays de la région méditerranéenne, notamment la Jordanie et la Turquie, ont été touchées par des pénuries d'eau depuis le confinement, la menace est aujourd'hui grandissante après la suspicion d'infection de l'eau au Covid-19. En effet, la découverte alarmante de traces du virus dans les stations d'épuration des eaux usées soulève aujourd'hui les inquiétudes de l'opinion internationale. Face à cette nouvelle menace, l'UpM a décidé d'agir en urgence. En coordination avec le centre commun de recherche, service de la Commission européenne, l'Union tient à apporter une réponse scientifique à la question. C'est dans cette optique que les deux parties organiseront un webinaire pour présenter les politiques publiques et les outils recommandés en vue d'assurer la sécurité de ces infrastructures et de leurs services. La priorité sera ainsi accordée aux pays qui utilisent les eaux traitées pour les activités agricoles. L'UpM lance, par ailleurs, une étude sur l'impact du Covid-19 sur le secteur de l'eau. L'Union soutiendra, ainsi, la mise en œuvre de la stratégie qui en découlera en agissant comme plateforme pour le dialogue politique et la mise en place de projets. «L'UpM, avec ses partenaires, apportera son expertise et soutiendra les politiques publiques et les plans d'action nationaux, en commençant par deux ou trois pays pilotes des régions du Maghreb, du Machrek et des Balkans», peut-on retenir dans ce sens.