À l'heure où les arrestations se multiplient pour démanteler le réseau de la Salafiya Jihadia et épingler tous les complices des attentats-suicide, la justice est à l'œuvre pour l'instructions détaillée des dossier déjà bouclés par la police. Me Abdellah Ammari, l'avocat du barreau de Casablanca, arrêté dans la soirée de jeudi dernier, à sa sortie de la Cour d'appel de Casablanca suite aux investigations menées depuis le vendredi 16 mai, a été conduit, hier matin, devant le juge d'instruction, pour être soumis à l'instruction détaillée. Il y a eu cependant report suite à une demande du barreau de Casablanca qui vient de charger deux avocats, Mes Saliha El Ouafi et Hassan Loukhlifet, de la défense de Me Ammari. Celui-ci est le deuxième avocat du barreau de Casablanca à être impliqué dans le dossier des attentats du 16 mai et de la Salafia Jihadia, après Me Ahmed Filali Azmir. Il serait poursuivi par le procureur général près la Cour d'appel de Casablanca pour dissimulation d'un mis en cause recherché et divulgation du secret professionnel. Il aurait, en effet, informé des “takfiristes“ de la Salafiya Jihadia qu'ils étaient recherchés par les autorités publiques et les aurait incités à se dissimuler, sans alerter la police. Rappelons que Me Azmir, le premier avocat arrêté dans le cadre de cette affaire est poursuivi pour avoir aidé des “takfiristes“ marocains installés en Suède à écouler des objets précieux volés et dont le produit de la vente servait à financer les opérations terroristes. Il aurait également servi de lien entre les terroristes marocains et leurs homologues algériens. Par ailleurs, huit candidats-kamikazes qui étaient soumis à l'instruction préliminaire, les 2 et 5 juin, ont été traduits, hier matin, devant le juge de la troisième Chambre d'instruction pour être soumis à l'instruction détaillée. Il s'agit de Hassan Taoussi, 23 ans, sans profession, qui perpétrait des agressions contre des riverains et des automobilistes et subtilisait leur argent et bijoux et qui a été recruté pour participer à l'attentat contre hôtel Farah (ex-Safir). A la dernière minute, il a renoncé. Faisaient également partie du lot Saïd Mellouli, alias «Abou Moussaâb», dit «Abou Hafsa», marié, électricien; Mohamed Mouhim, célibataire, journalier, tous deux âgés de 22 ans; Abdelhamid Farki, technicien dans une société, marié; Adil Tamnaoui, employé, marié, tous deux âgés de 26 ans; Hassan Ben Haffou, marchand ambulant et Driss Naouri, alias «Abou Zoubir», sans profession, célibataire. Agés de 19 ans, ces derniers sont les plus jeunes candidats-kamikazes arrêtés jusqu'à aujourd'hui. Ces huit candidats-kamikazes agressaient tous des riverains pour se procurer le moyen de financer des opérations terroristes et se prêtaient à commettre des attentats-suicide à Agadir, Essaouira et Marrakech. Par ailleurs, les arrestations se poursuivent. A Meknès, un certain Adil Bougarta a été arrêté le week-end dernier. Ce dernier était en étroite relation avec Adil Fayache, alias «Abdelali», arrêté, jeudi dernier à Taounate “grâce à la vigilance des citoyens“ après le lancement d'une liste de cinq recherchés. Un second jeune homme, soupçonné d'être un activiste de la Salafiya Jihadia a été arrêté, dans la même ville. Il s'agit de Zakaria Bouâzizi, qui serait inscrit à l'Université Al Akhawayn d'Ifrane. Signalons également que les éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) de Casablanca interrogent, depuis dimanche dernier, Mohamed Lahred et Abdelmajid Ben Tahar, respectivement directeur et rédacteur en chef de l'hebdomadaire régional «Achark», publié à Oujda, Achark et de Mohamed Kachani, directeur de l'hebdomadaire «Al Hayat Al Maghribia». Ces derniers sont poursuivis pour avoir publié des articles en faveur du courant de la Salafiya Jihadia. Ils seront bientôt déférés devant le procureur général du Roi.