Qualifiés d'organisation terroriste, les Moudjahidines du peuple iranien sont désormais sous le coup d'une demande d'extradition de Téhéran. Jeudi, la garde à vue de Maryam Radjavi, figure emblématique des Moudjahidines du peuple iranien, a été prolongée de deux jours sur décision du juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. Que reproche la police à l'épouse du dirigeant du mouvement d'opposition au régime de Téhéran, Massoud Radjavi ? Celle qui est considérée comme «la future présidente» de l'Iran, avait été interpellée mardi dernier lors du raid policier qui s'était soldé par 165 arrestations en Ile-de-France. La DST, en charge de l'affaire, a placé dans la nuit le siège de l'organisation sous scellés, à Auvers-sur-Oise, devant les protestations d'une centaine d'Iraniens, Moudjahidines et sympathisants. Ceux-ci avaient déjà voulu exprimer leur désespoir la veille par trois tentatives d'immolations à Paris. Les deux femmes étaient dans un état désespéré jeudi tandis que l'homme a été moins touché. Les Moudjahidines du peuple avaient envisagé de commettre des attentats anti-iraniens en Europe, sauf en France, selon le directeur des services de contre-espionnage français, Pierre de Bousquet de Florian. «On faisait d'Auvers-sur-Oise une centre opérationnel de terrorisme », depuis la chute du régime irakien qui abritait l'OMPI. Le patron de la DST a insisté sur la dangerosité de cette organisation qui a revendiqué 195 attaques en Iran.