Le ministre de l'industrie reconnaît une exploitation de la crise actuelle mais rassure sur certains gros investissements sur le Royaume «Certains veulent profiter de la conjoncture pour rapatrier certaines industries dans leur pays». Les propos émanent du ministre de l'industrie, du commerce et de l'économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy. Le responsable gouvernemental s'exprimait devant les membres de la commission parlementaire permanente chargée des finances et du développement économique à la Chambre des représentants. Le ministre n'a cependant pas précisé quelle partie menaçait de rapatrier des investissements ni les entreprises industrielles étrangères concernées. Un chose est cependant sûre, de gros investissements au Maroc restent et vont démarrer bientôt. Le ministre a ainsi voulu rassurer les parlementaires ainsi que l'opinion publique. «L'usine de Renault est prête à redémarrer ses activités et Peugeot suivra», a précisé M. Elalamy. Plus loin encore, la même source a révélé des négociations avec des investisseurs chinois pour venir au Maroc. «Nous menons des discussions avec des investisseurs chinois de haut niveau sur le plus gros investissement que nous ayons jamais réalisé auparavant», a-t-il révélé devant les députés expliquant que les négociations entre les deux parties ont commencé bien après le déclenchement de la crise sanitaire liée au coronavirus mais pas avant. Ni la nature des projets ni même les montants des investissements annoncés au cours de la réunion avec les membres de la commission parlementaire chargée des finances et du développement économique n'ont été révélés par le ministre. Cela dit, l'arrivée potentielle de capitaux chinois pousse le responsable à rester optimiste malgré la conjoncture actuelle. Car pour ce dernier et en dépit des grandes difficultés générées par la pandémie sur le plan économique et industriel, la crise peut être perçue comme un nouveau départ ou même une «opportunité». A noter tout de même que ce n'est pas la première fois que l'arrivée de grands capitaux chinois est annoncée au Maroc. Il y a quelques années, au moins deux grands projets avaient été annoncés par le gouvernement, le premier dans le domaine de la construction automobile, le deuxième dans le domaine des technologies à Tanger. Mais depuis, ces deux projets tournent au ralenti. Il semble que les autorités devront batailler dans les prochaines semaines sur deux fronts à la fois. Le premier concerne bien évidemment la préservation des investissements étrangers délocalisés au Maroc alors que de nombreuses voix ailleurs s'élèvent pour rapatrier les entreprises dans leurs pays d'origine. Le deuxième front est celui de la captation de nouveaux investissements étrangers en dépit de la crise actuelle et son grand impact sur les domaines économique et financier. Sur ce point également le responsable marocain préfère rester optimiste. «Les gens ont compris qu'ils ne pouvaient pas réaliser 100% de leur production chez eux», a-t-il conclu. Bavette La production nationale des bavettes ou masques de production était très présente au cours de la dernière réunion de la commission parlementaire permanente chargée des finances et du développement économique à la Chambre des représentants. Il faut dire que le Maroc a mis le paquet au cours des dernières semaines afin d'atteindre une autosuffisance en matière de masques de protection. Une décision qui vient dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la propagation de la pandémie du coronavirus au Maroc. Pour rappel, le port des bavettes est actuellement obligatoire avant de sortir. A noter que plusieurs entreprises ont décidé de transformer leurs usines pour produire des masques de protection à usage non médical.