Et si cette période nous permettait de renouer avec le ''véritable'' esprit de Ramadan ? Pas un Ramadan de ''grande bouffe ou de ''festivités'' mais un Ramadan de partage, de réflexion et de retenue. Cette année, nous sommes amenés à vivre un mois de Ramadan particulier, entre confinement, distanciation sociale et pandémie. Ce mois qui symbolise spiritualité, fraternité et élévation de soi sera -pour chacun de nous- très particulier, différent : nombre des nôtres se retrouvent dans une situation de précarité, de détresse ou de solitude que seul un élan de solidarité et d'empathie peut atténuer, en le remettant dans son esprit d'origine. Le Ftour -repas de rupture du jeûne- se fera en famille réduite : pas de grandes tablées, pas de soirées chez les uns ou chez les autres, pas de prières à la mosquée, pas de sorties nocturnes... Et si cette période nous permettait de renouer avec le ''véritable'' esprit de Ramadan ? Pas un Ramadan de ''grande bouffe ou de ''festivités'' mais un Ramadan de partage, de réflexion et de retenue. Par ailleurs nombreux sont les citoyens, nombreuses sont les associations, les institutions qui s'emploieront à venir en aide aux plus démunis, aux plus fragiles. La pandémie et le confinement ont jeté dans la précarité nombre de familles, ceux dont les entreprises ont fermé, les journaliers privés de leurs ressources, et les plus fragiles dont la situation se détériore très vite. Bien sûr l'Etat a pris des mesures salutaires, qui atténuent grandement le dénuement qui hélas sévit. Pour autant nous avons tous un rôle à jouer, nous sommes tous un maillon de la chaîne qui nous relie à ceux d'entre nous qui souffrent. L'élan de solidarité qui traverse tout le pays est formidable : associations, ONG, citoyens... chacun met la main à la pâte. Le mois de Ramadan qui débute est traditionnellement un mois de solidarité, de partage, cette année il doit prendre une forme nouvelle, il nous faut innover en fonction du mode de vie que nous impose l'épidémie : confinement, distanciation, port du masque. Il est impératif de respecter ces consignes même lors d'actions humanitaires. Les jeunes des quartiers de différentes villes -qui sont au front, depuis le début de la pandémie- font preuve d'inventivité pour combiner solidarité et lutte contre la propagation du virus. C'est ainsi que les jeunes de Mogajeunes à Essaouira, de Hip-HopFamily à Rabat, de Oriental Leaders à Oujda, de Marock'Jeunes à Marrakech, de Par-Delà les Remparts à Fès, et des 109 à Casablanca et Mohammedia... soutenus par le Groupement Osons La Fraternité et l'association Marocains Pluriels – ont choisi de lancer une opération, au nom très explicite de Abouab Ramadan/Les portes de Ramadan. Ce nom représente en effet ce que peut être une action de solidarité, en période de Ramadan ''confiné'', car en effet c'est aux portes des domiciles que pourra se mener cette action, afin d'éviter au maximum les contacts et la propagation du virus. De par leur maillage sur le territoire, ces jeunes offriront – au mieux de leurs moyens – bons d'achat et Gouffas- de denrées élémentaires, et afin de limiter au maximum les déplacements et les rassemblements, les bénéficiaires n'auront pas à bouger, ce sont les jeunes qui porteront les dons jusqu'à leurs portes. Dans le même temps ils souhaitent avoir une attention toute particulière pour nos aînés, qui se retrouvent souvent isolés, fragiles et avec des capacités de déplacement pour faire leurs courses, limitées. Leur objectif est lorsqu'ils seront alertés par un citoyen qui connaît des aînés dans cette situation dans leur ville, de faire en sorte de leur porter le nécessaire pour le Ftour jusqu'à leur porte. Il faut soutenir toutes les initiatives, dans la mesure de nos possibilités, cette opération menée par des jeunes est à saluer, leur slogan fait certes appel à la solidarité, mais il y ajoute ce supplément d'âme qu'est la spiritualité : les portes de la solidarité et de la fraternité pour nous ouvrir les portes du Ramadan.