Jamais en ces temps modernes, le mois sacré de Ramadan n'aura autant été l'occasion de conjuguer au présent les mots solidarité, partage, compassion, vivre-ensemble. Une partie des nôtres – victimes collatérales du virus- vit dans l'absolue précarité : familles démunies, travailleurs journaliers, artisans de l'informel... sans même évoquer tous ceux qui ont perdu leur emploi, sont dans une stratégie de survie. Le mois de Ramadan est chez nous certes un moment de recueillement, de piété, une occasion de se retrouver mais il est aussi -ce serait hypocrite de le taire- un mois où a l'heure du Ftour nous sommes heureux de nous retrouver devant une table copieuse. Copieuse plus que nécessaire parfois, mais c'est une réalité, nous sommes ainsi faits. Bien sûr nombre de nos compatriotes – y compris en temps normal- ne peuvent s'offrir que le nécessaire : harira, pain, lait, dattes...mais au moins cela est tout de même accessible, cette année après 12 mois de pandémie, ce minimum n'est même pas garanti pour beaucoup d'entre nous. Toutes les catégories que j'ai citées plus haut se retrouvent dans une situation de totale précarité, voire de dénuement et sont ainsi dépendantes de nous, de notre attention à eux, de notre solidarité, de notre sens du partage. Nous tous, qui portons ces valeurs et répondons habituellement à toutes ces campagnes d'entraide, connaissons aussi nos propres difficultés : nous sommes la classe moyenne et nous aussi sommes touchés de plein fouet par les dégâts collatéraux de l'épidémie. Pourtant tous nos concitoyens souffrant d'absence totale de revenus comptent sur nous, je ne parle pas que de ceux qui sont visibles, dans nos rues, je parle de ces familles, de ces femmes seules avec leurs enfants, de ces personnes âgées...que l'on ne voit pas et qui secrètement espèrent un geste, une attention, un soutien... Soyons ceux qui feront ce geste. De nombreuses associations se mobilisent en ce mois de Ramadan chaque année, et les réseaux sociaux s'en font l'écho, je voudrais quant à moi vous parler de l'action menée par de jeunes bénévoles : ces jeunes que je connais si bien -présents sur le terrain au quotidien- et qui depuis le début de la pandémie sont en première ligne. Cette année à nouveau ils lancent leur opération «Abouab Ramadan»/ «Les Portes du Ramadan» , avec pour slogan : « Pour que jeûner ne signifie pas souffrir de la faim ». Ils expliquent la philosophie de leur action par ces lignes : «En cette période de la Covid, nombreux sont nos compatriotes en situation de précarité, familles démunies, travailleurs de l'informel, personnes âgées, etc. qui auront beaucoup de difficultés à vivre ce mois sacré dans de bonnes conditions. Notre opération se décline en 2 étapes : – La collecte que nous avons lancée et pour laquelle nous faisons appel à votre solidarité. Denrées alimentaires : farine, huile, sucre, dattes, pois chiches, thé, pâtes... sont évidemment les plus recherchées... – La distribution de nos paniers, qui débutera le samedi 17 avril, où nous déposerons nos kouffas/ paniers, aux portes des bénéficiaires que nous aurons identifiés. Nous initions l'opération dans plusieurs villes, pour chacune d'entre elles une association de jeunes bénévoles est en charge de l'opération : – Casa : LES 109 + Marocains Pluriels – Marrakech : Kech Jeunesse – Essaouira : Mogajeunes – Sidi Kacem : Rihla – Oujda : Taoufik : Crescendo – Rabat : Hip-hop Family – Mohammedia : LES 109 + Marocains Pluriels » Voilà ! Tout est dit, quant à nous, répondons à leur appel, leurs contacts sont disponibles sur leurs pages facebook... Aidons les à les aider !