Les économistes de l'Emea (Association des économistes euro-méditerranéens) et le réseau d'Emnes (Réseau euro-méditerranéen pour les études économiques) proposent une feuille de route pour les pays méditerranéens. La politique de transition proposée repose sur la transparence, l'inclusion, le développement durable et la responsabilité. Une convergence avec les recommandations des experts de la Banque mondiale. Les détails. Le dernier rapport produit par Rym Ayadi, présidente d'Emea, et par Carlo Sessa, membre du bureau exécutif d'EMEA et membre associé d'Emnes, intitulé ‘'Blue Transition, Policy Roadmap : Towards transparent, Responsable Inclusive and Sustainable (TRIS) Development in the Mediterranean, repose tel que l'intitulé le montre sur des objectifs de transparence, de responsabilité, d'inclusion et de développement durable. Face à la crise qui s'est répandue dans le monde, les défis auxquels sont confrontés les Etats sont multiples. Et il s'agira de les affronter et de les hiérarchiser à court, moyen et long termes. Pour ce courant de pensées représenté par Rym Ayadi et Carlo Tessa, il s'agira «de penser, imaginer et mettre en œuvre l'avenir que nous vouons parvenir à une gouvernance transparente, une vie responsable, une économie inclusive et des objectifs énergétiques et environnementaux durables». Pour rappel, les auteurs du dernier rapport de la Banque mondiale recommandent, également, une transparence dans les chiffres liés à la dette publique et le taux de chômage pour pouvoir appréhender, efficacement, les mesures en direction des Etats les plus touchés par la crise due à la pandémie Covid-19. Les économistes de ces deux entités proposent un scénario de transition bleue (BTS pour Blue Transition Scenario) à l'horizon 2050 «pour s'éloigner du modèle de développement non durable actuel». En clair, il s'agira de sensibiliser les différents écosystèmes aux défis et aux opportunités qui attendent les rives Nord, Sud et Est de la Méditerranée. Pour repenser les nouveaux cadres de coopération en Méditerranée, les conclusions de ces économistes se sont basées, justement, sur les 17 objectifs de développement durable (ODD), définis par les Nations Unies -en plus des recherches des économistes d'Emnes. Les modèles proposés prennent en considération le rôle de la digitalisation, de l'innovation, de la transparence dans les modes de gouvernance et de la responsabilité sociale en entreprise. Car pour les auteurs, «ce sont les conditions sine qua non pour les modèles de développement dans la région Méditerranée». Face à l'instabilité entretenue par une augmentation de la fragmentation et moins de résilience, ces économistes prônent un dialogue entre les différentes civilisations de la Méditerranée et au-delà, de l'Afrique. La présidente d'Emea et les membres de l'organisation auraient amorcé la réflexion vers un renforcement du partenariat euro-méditerranéen où le continent africain ne sera pas exclu… Le Maroc étant géographiquement proche. La démarche devrait reposer sur une nouvelle manière de repenser les cadres de coopération et les schémas d'intégration qui tiendraient compte de l'émergence des chaînes de valeur régionales. La feuille de route fait même le prélude d'une politique industrielle euro-méditerranéenne… Pour ces experts, «ce n'est que de cette manière que les chocs externes résultant de la pandémie Covid-19 seront amortis au fil du temps». La réflexion a été lancée. Les recommandations proposées. La logique du win win intégrée. Reste à attendre que l'impact de la pandémie soit réellement comptabilisé au niveau de chaque Etat. Car les systèmes économiques et sanitaires nationaux et les modèles d'intégration régionale et de solidarité ont été mis à rude épreuve. Le scénario proposé en tient compte…