Le Maroc constitue un partenaire privilégié pour et avec l'Afrique ce qui a incité l'Union européenne à lui apporter son soutien. Actuellement, plusieurs pays européens s'inspirent de l'expertise marocaine dans ce domaine. Plusieurs chercheurs, experts, diplomates, chefs d'entreprises et autres spécialistes de haut niveau du Maroc et de la région euro-méditerranéenne se sont rencontrés à Fès, lors un workshop organisé le 17 octobre, par l'Université Euromed de Fès en collaboration avec EMNES (Le Réseau euro-méditerranéen pour les études économiques). Intervenant à cette rencontre sous le thème «Migration, Mobilité et Développement», Rym Ayadi, Coordinatrice scientifique de l'EMNES et présidente de l'EMEA (Euro-Mediterranean Economists Associations), a mis en avant le rôle important que joue le Maroc dans le domaine de la migration et de la mobilité. Pour elle, «le Maroc a cumulé de longues années d'expériences dans le domaine de la migration, ce qui lui a permis d'instaurer une politique de régularisation et d'intégration d'un nombre important des migrants. Actuellement, le pays constitue un partenaire privilégié pour et avec l'Afrique. Ce qui a incité l'Union européenne à soutenir le royaume». De son côté, l'ancien secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée (UpM), Fathallah Sijilmassi, a insisté sur la dynamique créée suite à l'adoption du Pacte mondial sur les migrations de Marrakech, en décembre 2018. «Ce dernier a constitué une étape importante dans l'édification d'une nouvelle stratégie de gouvernance des diverses formes de circulation et de migration. Actuellement, plusieurs pays européens s'inspirent de l'expertise marocaine dans ce domaine», précise Sijilmassi. Ce dernier également indiqué que le Maroc, un lieu de passage et de brassage, occupe, dans cette sphère Europe-Méditerranée-Afrique, une place particulière au vu de son histoire et de sa géographie. «L'identité plurielle marocaine place le pays au cœur de ce grand débat sur la structuration des stratégies à mettre en œuvre en matière de migration et de mobilité, estimant que le modèle marocain et l'expérience contemporaine du Royaume en la matière lui permettent de se placer dans un débat structurant avec ses partenaires européens», ajoute l'ancien secrétaire général de l'UpM. «Sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc est l'un des rares pays du Sud à mettre en œuvre une politique migratoire globale et multidimensionnelle. De plus, le Maroc est très actif au sein de l'Union africaine, en vue de promouvoir une position unifiée et équilibrée. Dans la même perspective, l'adoption du Pacte mondial sur les migrations de Marrakech en décembre 2018 constitue une étape importante dans l'édification d'une nouvelle stratégie de gouvernance des diverses formes de circulation et de migration d'une région à l'autre, et d'un pays à l'autre à travers le monde», renchérit le président de l'UEMF, Mostapha Bousmina. Le doyen de la faculté Euromed de sciences humaines et sociales, Abderahmen Tenkoul, a estimé, pour sa part, que la migration, qui est une réalité qui existe depuis toujours, ne devrait en aucun cas être présentée en tant que source de problèmes, mais en tant qu'opportunité pour les différents pays pour ouvrir de nouvelles perspectives, d'où la nécessité, d'après lui, d'ouvrir un débat sur la voie de l'élaboration d'une vision «efficace» combinant développement et mobilité. Enfin, les participants à ce workshop se sont penchés pour apporter une nouvelle vision des réalités et des différents paramètres autour d'un sujet de plus en plus prioritaire dans l'agenda international. Au- delà de l'échange, ce workshop a permis de dégager des pistes de réflexion sur les possibilités de reconstruire autrement les rapports de co-développement entre les deux rives de la Méditerranée.