Les propos choquants tenus à propos de l'Afrique sur la Chaine LCI, ne sont pas passés inaperçus aux yeux des avocats du Maroc. Contacté par ALM Mourad Elajouti, avocat du Barreau de Casablanca et vice-président du Club des avocats au Maroc, chargé de communication et de relations publiques explique que : « Suite aux propos abjectes et discriminatoires, racistes et moyenâgeuses, que nous avons entendu sur La Chaîne Info (LCI) , prononcés par Jean-Paul Mira, chef du service de réanimation à l'hôpital Cochin de Paris, nous avons trouvé que la réaction qui serait logique et civique serait une suite juridique devant les tribunaux français. Nous avons donc aussitôt pris contact avec nos confrères du club des avocats au Maroc et nous avons décidé de porter plainte ». Injure raciale Sur le plan juridique, Maître Mourad Elajouti souligne que cette démarche se base sur des infractions citées par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et notamment l'article 32 et 33 relatif à la discrimination raciale et à l'injure raciale. Le Vice-président du Club des avocats du Maroc indique : « Nous allons ester en justice en vertu de la convention judiciaire franco-marocaine qui permet aux avocats marocains de représenter les parties dans les mêmes conditions que les avocats français, notamment son article 4, (la convention de 1958) et donc nous allons aussi nous baser sur une jurisprudence de la Cour de Cassation française et de la Cour Européenne des Droits de l'Homme qui permet à une association étrangère, même si elle a son siège à l'étranger, d'ester en justice notamment dans les affaires discriminatoires et nous allons déposer cette plainte soit devant le doyen du juge d'instruction avec constitution de partie civile ou nous allons activer la procédure de la citation directe devant le tribunal correctionnel de Paris ». 1 euro symbolique de dédommagement Dans cette démarche, le club des avocats du Maroc demande 1 euro symbolique comme dédommagement. « Nous ne cherchons pas à s'enrichir sur le dos de quelqu'un », tient à préciser le vice-président du Club des avocats au Maroc. Pour rappel dans un échange Jean-Paul Mira, chef du service de réanimation à l'hôpital Cochin de Paris, et Camille Locht, directeur de recherche à l'Inserm ont parlé tous les deux récemment sur la chaine d'information LCI à propos de la possibilité de mener des études de tests sur un vaccin contre le coronavirus sur des personnes en Afrique. Dans cet échange, on peut voir et entendre le premier demander : « Si je peux être provocateur, est-ce qu'on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n'y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation ? Un peu comme c'est fait d'ailleurs pour certaines études sur le Sida. Chez les prostituées, on essaye des choses parce qu'on sait qu'elles sont hautement exposées et qu'elles ne se protègent pas ». Le deuxième lui répond : « vous avez raison, on est d'ailleurs en train de réfléchir à une étude en parallèle en Afrique ».