Lors d'une émission diffusée mercredi sur LCI, portant sur les vaccins BCG et supposés avoir un effet contre le coronavirus, selon une étude néerlandaise, le chercheur Jean-Paul Mira et le Pr Camille Locht ont commis des propos douteux, colonialistes et racistes sur le continent africain. LCI a laissé passer, trouvant peut-être cette initiative normale. Le 1er avril, sur LCI, un débat a été tenu sur les vaccins BCG, supposés agir sur le coronavirus. Jean-Paul Mira, Professeur à l'hôpital Cochin, posant une question au Pr Camille Locht, directeur de recherche Inserm sur les essais cliniques destinés à tester ces vaccins a soutenu que l'Afrique tropicale et australe, dénuée de tout, assaillie depuis toujours par les agents morbides, peut-être un terrain d'expérimentation. Il faut étudier le coronavirus, en découvrir les agents de propagation, et organiser contre eux les moyens de défense et de lutte appropriés, mais le faire en Afrique. Le racisme culturel et structurel en France survit bien. Personne ne lui a rien demandé, mais son esprit raciste pense à l'Afrique… Il cache sa volonté d'exploitation des corps africains derrière une mission civilisatrice/humanitaire. Son interlocuteur n'y voit aucun problème. https://t.co/28Iq9eJ3tg — Gintoki Sama (@Sht_dono) April 2, 2020 « Si je peux être provocateur, est-ce que l'on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n'y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation ? », dit-il, avant d'ajouter « un peu comme c'est fait d'ailleurs pour certaines études, dont le sida? Ou chez les prostituées, on essaye des choses parce qu'on sait qu'elles sont hautement exposées et elles se protègent pas. Qu'est-ce que vous en pensez? ». Son interlocuteur acquiesce en affirmant qu'une étude en Afrique avec le même type d'approche est d'ailleurs en projet. Une sortie qui ne peut que susciter l'indignation, puisque l'Afrique est ici appréhendée comme un territoire français de seconde zone où les tests peuvent être faits sur des humains sans avoir à prouver qu'ils ne sont pas dangereux pour la santé. Une prédation sanitaire a peine masquée qui est passée comme une lettre à la poste sur le plateau de LCI. L'Inserm, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale en France, a réagi sur Twitter pour contenir le feu. Pour l'autorité, La « mauvaise interprétation » des propos du chercheur est déplorable. « Des essais cliniques visant à tester l'efficacité du vaccin BCG contre le Covid-19 sont en cours ou sur le point d'être lancés dans les pays européens », assure l'Inserm. Il n'en reste pas moins que les propos sont clairs, hors contexte ou pas et qu'essayer de leur trouver une justification n'est pas très heureux pour « faire passer la pilule ». #FakeNews Une vidéo tronquée, tirée d'1 interview sur @LCI d'1 de nos chercheurs à propos de l'utilisation potentielle du vaccin #BCG contre le #COVID19 fait l'objet d'interprétations erronées sur les réseaux sociaux. Voici les bonnes explications. ⬇️⬇️ pic.twitter.com/3QRcLgOkso — Inserm (@Inserm) April 2, 2020