Pour un simple malentendu, deux amis d'Oulad Frej, province d'El Jadida, se sont chamaillés. La bagarre a mal tourné puisque Hassan a tué son ami Ahmed d'un coup de pierre au niveau de la tête. Samedi 12 mars. Ahmed et Hassan, la trentaine, étaient assis dans un coin, près du mausolée de Sidi Messaoud d'Oulad Frej, dans la province d'El Jadida. Ils sont deux amis qui ne se séparent que rarement. Ils passent ensemble le plus souvent de leur temps au point qu'ils sont considérés par leurs voisins, à Oulad Frej, comme des jumeaux. Ainsi le parcours de leur vie se ressemble comme s'ils ont été conduits par un même destin. Né dans une famille modeste, Ahmed n'a pu aller au bout de ses études. Il n'a même-passé le primaire pour se retrouver à la rue en train d'apprendre les abc de la délinquance. Seulement, l'intervention de son père l'a mis sur les rails du chemin d'apprentissage d'un métier. De cordonnier à mécanicien, de tôlier à boucher, puis à marchand ambulant. Il a fait au départ des efforts pour apprendre un métier. Mais en vain. À chaque fois, il commençait à fréquenter des voyous qui se chargeaient de le faire dévier du droit chemin. Depuis, il a commencé à fumer des cigarettes, puis à consommer du haschich et enfin à s'enivrer pour devenir au fil du temps un toxicomane qui ne pouvait aller se coucher qu'après avoir pris sa dose en haschich et en vin rouge. Ce comportement a vivement préoccupé son père, qui n'a pas hésité une seconde à l'inciter à abandonner la drogue et les boissons alcoolisées et à gagner sa vie. Mais en vain. Ahmed a continué à dépenser tout ce qu'il gagnait dans la drogue en se bouchant les oreilles devant son père qui s'énerve d'une fois à l'autre. Ce dernier a fini par prendre une décision qui lui semblait être la meilleure pour mettre fin au calvaire que son fils éprouve inconsciemment ; il lui a proposé de se marier. Ahmed a accepté la proposition et la femme qu'il lui a choisie. En deux mois, Ahmed est arrivé à fonder son foyer et à cesser de consommer haschich et vin rouge. Et le choix de son père semble avoir réussi. Au fil des années, le foyer d'Ahmed a été égayé par trois enfants. Après quoi, il a recommencé à consommer du haschich et du vin. Pourquoi ? Il voulait oublier les problèmes matériels de son foyer, arguait-il. En fait, il s'agit d'un raisonnement infondé puisqu'il gaspillait l'argent qu'il devait garder pour son foyer. Un gaspillage qui l'a incité à chercher d'autres sources de revenu en recourant à une activité louche, à savoir le trafic de drogue. En conséquence, il a été arrêté et a écopé d'une peine d'emprisonnement ferme. Après quoi, sa femme, qui souffrait de ses comportements irresponsables a réclamé le divorce. Et elle a fini par l'obtenir. Relâché, Ahmed s'est remarié et sa deuxième femme a accouché d'une fille, mais il n'a pas renoncé à se droguer et à s'enivrer. Un comportement qui n'a pas plut à sa deuxième épouse qui a regagné le foyer paternel en attendant qu'il abandonne ses passe-temps nocifs. Son ami Hassan a effectué presque le même parcours. Hassan s'est marié une seule fois pour avoir une seule fille avant de répudier sa femme. Cette dernière n'a pas pu supporter d'être l'objet de négligence, de voir sa fille unique se tordre de faim devant un mari et un père qui gaspille de l'argent pour se procurer de la drogue. Quand ils se sont rencontrés, le samedi 12 mars, pour se droguer et s'enivrer près du mausolée Sidi Messaoud, ils n'ont pas pensé qu'ils allaient se chamailler pour un simple malentendu. C'est vers minuit qu'ils n'ont plus la moindre goutte de vin. Ils se sont rendus chez un “Guerrab“(marchand de boissons alcoolisées sans autorisation) pour acheter deux bouteilles. Seulement, le marchand a refusé de leur verser une seule goutte et est parti sans ajouter un mot. Ahmed a demandé à Hassan de le suivre. Ce dernier a refusé et a décidé de regagner son foyer. Ahmed s'est approché de lui et l'a saisi par sa chemise lui demandant de rester avec lui. Hassan s'est abstenu et a avancé de quelques pas. Seulement, Ahmed l'a rejoint et lui a donné un coup de poing. Hors de lui, Hassan s'est saisi d'une grosse pierre et a asséné à Ahmed un coup violent au niveau de la tête. Ahmed est tombé pour rendre aussitôt son dernier soupir. Alertés, les éléments de la Gendarmerie royale se sont dépêchés sur les lieux pour arrêter le mis en cause qui semble regretter son acte mortel puisqu'il n'avait pas l'intention de tuer son ami intime.